encore une fois
Encore une fois,
Ce rêve, le même
Comme toujours,
Le rêve du matin
Le rêve qui colle à la rétine,
Le rêve qui colle à la peau,
Se secouer pour en faire tomber les lambeaux,
Oublier,
Impossible,
Ils sont là collés, comme à la glu
Là derrière le regard,
Invisible à l'œil nu
Invisible à l'inconnu
Présent,
Omniprésent,
Paupières ouvertes
Paupières fermées
Rien n'y fait,
Là, là et là
Sa présence obsédante,
Les heures passent
Le rêve reste,
Toujours le même,
Pas vraiment,
Toujours la même histoire,
Toujours le même souvenir,
Toujours le même regret ?
Les moments vécus heureux,
La terre, le ciel, la pluie, le soleil,
Les orties, les mûres,
Le jus des fruits qui dégoulinent en petites larmes sur le menton, sur le cou
Ne pas les arrêter
Les laisser jusqu'au bout de leur course
Les pierres, les grosses pierres
La tempête,
Les trous béants,
Les murs démolis dans le froid,
Les travaux jamais achevés,
Ils sont dans ma tête,
Là encore, j'ai cru que ma vie était posée
Mais les valises sont toujours à refaire
Là ou ailleurs,
Les odeurs de confitures,
Les odeurs de moisi
Les odeurs de seringa
Les odeurs d'humidité
Les parfums dehors
Les odeurs dedans
J'ai rapporté les odeurs dans les valises
J'ai rapporté les parfums dans mes narines
Je n'ai pas digéré cette séparation
Pourtant réfléchie, voulue et nécessaire
Ne pas aggraver les mots du corps
Ne pas aggraver les maux du corps
Mais le cœur se moque des mots du corps
Mais le coeur se moque des maux du corps
Une pierre dans le cœur
Une pierre incrustée
Comme l'obus dans le restaurant à Strasbourg
Souvenir ineffaçable
J'ai essayé toutes les gommes, les pastilles
Tout, rien n'y fait !
Et le ciel s'en mêle,
La chaleur étouffante
A fait place à une bise légère et fraiche,
Téléphoner, pas le résultat escompté
Se laisser aller
Revenir vers le rêve
Vers le rêve ou le cauchemar,
Vers hier
Vers aujourd'hui
Ma vie toujours en chantier
Ma vie suspendue à…
Si je savais
Refaire la valise pour partir ailleurs
Vers…
Je crois que c'est héréditaire
Elle n'était jamais bien où elle était,
Jamais mal non plus,
Elle rêvait
Sortir, crier, hurler, pleurer, rire,
Je ne sais plus
Je suis dans ma bulle
Je suis en vacances
En vacances de quoi !
Quand le rêve t'attrape au détour de la nuit
Derrière les fenêtres closes, le vent agite la nature,
S'il pouvait entrer dans mon cerveau et chasser l'amertume
Un vrai coup de plumeau
Pas celui qui transporte la poussière, juste un peu plus loin
Et qui retombe mollement à côté
Partir, mettre les chaussures
Marcher la tête au vent
M'aérer, ne plus penser
Ou procrastiner ?
L'un n'empêche pas l'autre
Je vais improviser