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Publié par la tortue à plumes

Le soleil

La brise

Le nuage

La rue

Le bruit

Le silence

Mes pas avancent en cadence sur l'asphalte réchauffé par le soleil

Un soleil qui nous avait habitués à mieux !

Comme on prend vite des habitudes,

Le grand, très grand verre, rempli d'eau à bulles, évidemment, de glaçons et d'un "améliorant", siroté, sans modération, dans le jardin

Le farniente, subitement, il fait trop chaud, les gestes, involontairement, ne se font que dans un ralenti spectaculairement ramolli

Les tongs, les pieds nus, les poser sur l'herbe, marcher sur l'herbe

Le barbecue, la plancha,

Le melon, les fruits rouges comme le coquelicot

Les merguez, les poissons, les côtes d'agneau

Pas les brochettes ! ah non ! pas elles

Poivrons, champignons, tomates pour leur couleur

Tous les poncifs de saison

C'est si bon

Midi, le soleil est à son meilleur, il a tout donné, ce matin, plus agréable pour déambuler dans les rues encore un peu engourdies des jours passés,

Dans les rues encore étonnées d'être passées des doudounes aux bras nus !

Le bitume est inquiet

Vais-je fondre ?

Déjà, il transpire et dégouline un peu

Moi, j'arpente les rues vers mon destin, mes genoux et l'appareil de bodybuildeuse ! des électrodes ou je ne sais quoi, les genoux, les cuisses qui tressaillent, mais où sont passés mes mollets fins, mais bien dessinés, qui lui avaient plu… allez, pour une fois, n'ayons pas peur des mots !

Laisser la machine faire effet, chaque fois un peu moins mal, tant mieux, j'ai failli arrêter.

Je suis dans mes pensées, seule, comme j'aime, pas de contrainte, pas de compte à rendre, juste faire attention aux voitures, aux deux roues, aux poubelles qui s'éternisent puantes sur le trottoir, aux gamins et à leurs insupportables trottinettes grinçantes, au bruit qui agresse mes tympans fatigués.

Les odeurs des rues se succèdent, les glycines ont refleuri, les roses embaument, et…

Rien je passe, je continue. Non, ne pas laisser passer ce moment, je m'arrête, je fais un savant demi-tour, surtout ne pas se tordre le genou ! et de nouveau le voici devant moi.

Je l'observe, une petite brise agite sa corolle. Trouver le téléphone enfoui dans la poche. Je suis seule tout va bien. Et puis, quand le vent est un peu calmé, faire un clic et immortaliser le moment. Son moment de gloire du jour, avant que…

Le coquelicot, tache lumineuse, d'un espoir infini, qui a trouvé vie, dans quelques centimètres de bitume, au pied du muret d'une maison. Contraste des couleurs, le noir et le blanc, versus le vert et le rouge. Il y a comme une magie dans cette image, dans cet instant, dans cette rencontre. Une vraie émotion me parcourt l'échine. Souvenir des champs de coquelicots, beaucoup plus tôt dans les saisons, entre Toscane et Ombrie, sous le soleil ou sous la pluie.

C'était mon autre vie, en train, en voiture, se laisser enchanter, c'était si facile, par ces fleurs rouges, comme des rubans que la brise entraine dans une grande danse ininterrompue. C'était si beau… j'étais heureuse, enfin je le crois.

le coquelicot
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