tes ailes repliées
Tes ailes repliées
Me font un mal de chien
À peine sorti du nid
Que déjà tu reviens.
Tu ne demandais rien
Que des nuits apaisées
Tu ne demandais rien
Que le calme pour voisin
Tu ne demandais rien
Qu'un endroit serein
Rien, tu n'avais rien entendu,
Rien, je n'avais rien entendu,
Les maisons sont perfides,
Elles savent dissimuler
Elles savent ne pas dire
Elles savent te trahir
Ton cocon était beau
Tout de blanc revêtu
Le ciel pour horizon
Le soleil pour compagnon
T'accompagnant le soir
Avant de se cacher derrière
Les grandes maisons
Tu ne demandais rien
Ou si peu
Du blanc
Du bleu
Du gris perle
Petit à petit, tu étais parti
Petit à petit, tu reviens
Ton visage est marqué
Par les nuits sans sommeil
D'un malotru venu d'ailleurs
Qui malgré tes remarques aimables
A fait la sourde oreille
Téléphonant au milieu de la nuit
Recevant au milieu de tes nuits
Jour après jour, tu t'es étiolé
Petit à petit, nous nous sommes effondrés
Triste et heureux que tu partes
Il était temps de lâcher les amarres
Encore plus triste de te voir revenir.
De jolis mots sont venus adoucir notre peine.
Une chose est certaine
Nous aurons tous grandi
Et notre vie en sera embellie
Un jour, je ne suis pas pressée,
Ta chambre de nouveau j'occuperai
Un jour, je ne suis pas pressée,
Tu trouveras la paix
Et des nuits de "bébé".
Je ne sais pas te dire de mot plus doux
et qu’importe si on te dit «enfant gâté».
Le frigo est rempli,
J'ai ressorti le fer
Ce n'est pas un enfer !
Reprendre des habitudes
Pas encore oubliées.
Les chaussures de nouveau
Encombrent la maison
La télé en sourdine
Susurre des mots qui ne sont pas français
Mais qu'importe
L'autre soir, j'ai revu ton sourire,
L'autre soir, tu t'es mis à siffler
Et même chantonner
La petite chienne lovée
Au creux de tes bras
Il nous faudra du temps,
pour panser les plaies,
essayer d'oublier
Et refaire surface.
Il y a tellement pire !
Combien je le sais !
Cependant je m'accorde le droit
De ne pas supporter ta tristesse
Et ta grande détresse.
Dans quelque temps,
La valse des cartons, des sacs
Tout un bric-à-brac repartira
Tu es un naufragé entre deux iles
Plus chez toi
Mais chez toi
Un peu ici
Un peu là-bas
Oublier les travaux, la fatigue
Les incertitudes,
Les doutes,
Se remettre à flot
Et regarder la ligne bleue
Qui t'attend
Ton envol viendra
Il sera magnifique
Je redoute un peu le Pacifique
Encore que…
Pacifique !
Que j'aime ce mot
Ton demain sera beau
Ta vie dans ton sac à dos
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