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Publié par la tortue à plumes

 une Sophie et un chien     Il ne reste qu'une photo pour immortaliser ce très long après-midi.

 

Une petite photo d'une dame, une amie, aux cheveux gris dont les frisures entourent son doux visage tenant dans ses bras une boule de poils.

 

Un atelier d'écriture qui s'est mu par la magie de l'amitié en un grand n'importe quoi autour de café, de gâteaux, de bonbons colorés.

Un après-midi de douceur ou le papier ne gardera pas de traces, ou les mots prononcés, des milliers de mots qui se répondaient, qui s'entendaient, qui se recevaient, qui se partageaient ne seront que pour nous.

Une fête de fin d'année.

Le dernier jour de classe. Celui où les cahiers sont rangés, les tabliers laissés sur le portemanteau.

Celui où la maîtresse autorise les jeux, sauter à la corde, chanter, manger des bonbons, rire, courir, en toute liberté. Un jour, LE jour de liberté de l'année, avant de se quitter pour les longs mois d'été.

Chacun vers son destin.

Quand nous étions petites filles, nous partions retrouver nos grands-parents pour profiter de leur présence, de leurs jardins.

Aujourd'hui certaines sont devenues les grands-mères qui vont recevoir les petits enfants, ou bien qui vont aller voir leurs enfants.

Le monde bouge, nous bougeons avec.

La roue tourne, nous tournons avec.

D'autres feront autrement.

Rêver que l'été existe

Rêver que l'on peut s'autoriser à partir en vacances

Casser ce rythme

S'évader pour un ailleurs à dix, cinq cents, mille kilomètres.

Courir après le soleil, l'insouciance.

Redevenir les petites filles qui couraient pieds nus sur la plage

Redevenir les petites filles qui jouaient à la dinette

Redevenir les petites filles qui faisaient du vélo sous les grands chênes

 

Il n'y a pas d'âge pour cela.

Quelqu'un a redit ce matin que la vie commence à soixante ans. Est-ce parce que je suis concernée que je dis qu'il a raison ?  Et quand je vois que cela peut durer,  malgré les tourments, les soucis, quand je vois cette petite flamme dans ces regards-là je me dis que tout est bien beau malgré tout.

 

Il est resté un trio de générations à deviser, se raconter. Quelle remontée dans le temps, que d'expériences, que de claques morales. Une émotion palpable qui aurait pu durer tard dans la nuit.

À un moment, j'ai vu un superbe coin de ciel bleu, reflet du moment vécu.

La conversation continuait, un pâle soleil de fin de journée nous accompagnait.

Le café était froid, les paniers étaient déjà refermés.

La conversation continuait.

Soudain, un aboiement, enfin un autre aboiement, comme un écho à celui de la boule de poils.

La sonnerie programmée, celle de vingt et une heure, quotidienne, lancinante, l'heure du médicament de la boule de poils.

D'un coup, l'heure redevient une réalité, le temps qui s'écoulait sans bruit, sans nous atteindre, se rappelle à notre bon souvenir ?

Il est l'heure.

Tout le monde s'agite

Les paniers au bout des bras, les amies homonymes partent en chœur.

La maison est vide, enfin d'une certaine façon.

Redescendre de sa bulle, atterrir, préparer le dîner, donner le médicament en question.

Dur que c'est dur de se quitter. Il reste toujours des traces, enfin pour moi, de ces moments rares, d'abandon de soi, de liberté, d'amitié

Le temps suspendu dans un partage si beau.

 

"ô temps suspend ton vol"

 



 

 

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L
il ne faut pas désespérer...
Répondre
S
Que c'était bon !<br /> Que c'était bien !
Répondre