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Publié par la tortue à plumes

 
La to do list est longue
longue comme les vingt et un mètres
du parchemin du couronnement du roi Charles.
 
Encore un nouvel inventaire à la Prévert
où les mots : 
écrire
lire
partager
raconter
sont prédominants
 
Ce serait oublier le quotidien
et l'infernale liste des courses
ne pas oublier le sucre
les tablettes pour le lave-vaisselle
du muesli
du boudin pour changer
du pain d'épices au miel
du beurre demi-sel
et du chocolat blanc.
 
Ce serait oublier le quotidien
et l'infernale liste des choses ménagères
qui, plus le temps passe,
m'exaspèrent au plus haut point 
faire les vitres, passer l'aspirateur,
nettoyer le frigo,
balayer l'escalier,
 
puis ne pas oublier
de brosser le chien
qui déteste ça
lui acheter ses haricots verts
et ses bonbons favoris
 
puis ne pas oublier
de faire du tri dans les papiers
déclarer un sinistre
payer l'assurance
pointer les comptes
et recommencer pour trouver l'écart
vérifier les rendez-vous santé
qui s'allongent
 
puis ne pas oublier
de recoller les pots cassés
au propre comme au figuré
plus au propre d'ailleurs
recoller les bêtises de la maladresse
recoller les maladresses des autres

 
et le jardin,
ouille, ouille, ouille,
la terre est basse,
le jardin petit
mais mon besoin est toujours plus indomptable.
 
Donc rempoter, le joli petit kiwi que je viens d'acquérir
et le figuier Muriel
et l'olivier "Cdes5"
et l'olivier Janine
et le figuier, petite promesse alors, 
rapporté de la campagne
oui, celle que je n'oublie pas
et ses trois mille mètres carrés
de verdures, d'arbres fruitiers,
de bonheur inachevé.
 
Il n'y a plus la tortue, une tâche en moins
elle est heureuse je pense où elle est,
mais je pense à elle.
 
Je me contenterai de ma collection
désormais immensément garnie
de tortues de décoration ou utilitaires.
Je penserais à chaque objet, 
même si j'en oublie…
mon neurone est fatigué,
et surtout à qui me l'a offert
ou le lieu d'où il vient,
une balade d'un jour
ou un long voyage au bout du monde.
Je respecterai la grande carapace
de Ceylan, dont j'ai un peu honte,
en m'excusant.
Je sais avoir mangé ses soeurs,
à cette époque c'était ainsi
on ne pensait pas à mal.
mais ceci est une autre histoire
un autre parchemin,
une autre to do list
 
je me contenterai aujourd'hui
de rempoter mes herbes aromatiques
pour parfumer ma cuisine anecdotique
en pensant, encore une fois, 
et toujours
au parfum du cerfeuil
au parfum de l'estragon
qui envahissaient mes narines
dans le jardin de Draveil
et parfumaient la tête de veau
de grand-maman.
=====


 
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