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Publié par fuzzybabeth

 

 

24 heures plus tôt...Toujours le même processus. « J’irais bien demain chez Uniqlo « m’écrit ma Françoise.

Par habitude, le premier ou le dernier lundi ou vendredi du mois, j’évite de m’engager. On ne sait jamais. Françoise peut surgir derrière un mail.

C’est donc le D Day.

Rendez-vous devant C&A. La veille j’avais repéré deux, trois bricoles, mais avec ma chienne dans les bras, et la chaleur étouffante j’avais renoncé aux essayages.

 

Notre bouteille d’eau dans le sac, nous attaquons notre programme. Un programme tonique, pas trop dans nos habitudes, nous sommes plus expositions avec une prédilection pour ce qui touche à la mode. Madeleine Vionnet, Christian Lacroix parmi beaucoup d’autres.

Nous admirons les drapés de l’une et les broderies de l’autre.

Alors se retrouver chez C&A est un vrai choc. Mais notre porte-monnaie préfère cette option.

J’aime bien l’idée d’acheter un vêtement pas très cher et de me dire : « à ce prix là, tu ne le nettoies pas, tu le mets à la poubelle et tu en rachètes un autre ». Même pas vrai, je les lave, je les garde et souvent très longtemps.

J’aimerais bien m’habiller dans de très belles matières, dans des vêtements faits pour moi, j’aurais moins l’air d’un vieux sac à patates. Un jour quand je serai grande…

 

En attendant, nous écumerons pratiquement tous les salons d’essayage de toutes les chaines aux alentours de l’Opéra. Françoise et moi c’est Laurel et Hardy, ou presque. Laurel c’est elle ! Une éternelle silhouette de jeune fille. La bienheureuse !

 

Pour notre pause déjeuner, nous nous poserons chez Illy. Un petit havre de paix comme en Italie. Je connaissais leur excellent café,  mais je n’avais pas testé la version panini.

 

Nous prendrons des focaccie et moi un affogato. L’ambiance aidant, l’italien me vient  spontanément. J’étais partie dans mon autre ailleurs. Les aubergines, et le jambon de Parme étaient bons. L’affogato un délice, mes narines remplies de ce parfum inimitable de café italien.

Une petite Italie, celle du matin et des retrouvailles au petit bar du coin, boire son ristretto et manger un tramezzino, un triangolino ou « une pasta con panna ». Le tout dans une ambiance électrique, le journal dans une main, le portable dans l’autre.

 

Un café peut en cacher un autre. Nous changerons juste de trottoir. Nespresso nous attend. Mes stocks sont en baisse, je vais en profiter pour acheter des barrettes de café de toutes les couleurs, de toutes les forces 3, 4, 9…. Livanto, Roma, capriccio, cosi, tout un programme.

Aujourd’hui c’est encore mieux que les autres fois, l’hôtesse nous accompagne au bar et s’occupe de nos cafés. Un charmant jeune homme m’apportera  une jolie tasse d’eau pour rafraichir mon café, un peu chaud à mon goût. Une douce réalité. Un petit caprice. Du marketing certes, mais que c’est bon. Deux carrés de chocolat plus tard, nous repartons vers les boutiques hélas pas toutes climatisées. Nespresso aura bien attaqué mon budget. Je ne dépenserai plus un sou. Une jupe virevoltante et un T-shirt même pas assortis suffiront à mon bonheur.

Epuisée nous nous quittons heureuses comme des gamines.

 

Le retour à la réalité est brutal. La gare Saint Lazare est à son mieux. Les heureux utilisateurs de cette gare comprendront.

J’arrive à 18h45. Je vois affiché le train de 37 ainsi que celui de 47. Bizarre ! Rien ne bouge, le petit gris est bondé, tu m’étonnes à cette heure ci un petit gris, pourquoi pas une Fiat Panda !!! Je ne plains pas je vais à Paris quand j’ai envie, et pour l’horaire, c’est mon problème.

 

18h55, il ne faut même pas imaginer dans quel état nous sommes tous. Coïncidence, il y a plusieurs dames avec des cannes anglaises, toutes debout dans les couloirs. Est-ce que quelqu’un va se lever. Je t’en fiche, rien du tout ! Un jeune homme futur sumo si j’en crois sa carrure, dégouline de flotte en minces filets qui coulent de son front, des joues, du bout du nez. Il a du laisser une flaque dans le train. Quant à moi, je me cramponne, mon sens de l’équilibre étant très approximatif, à mes capsules. J’ai mal aux pieds, ma première journée sans collant. Mes pieds sont des lanternes ! Chipie a la langue qui pend par terre. Je l’étouffe à force de la serrer dans mon autre bras.

 

Miracle, il est 18H55, le petit gris s’ébranle. Je suis scandalisée par ces problèmes récurrents.  Et si encore, les cheminots faisaient la grève pour notre confort et pour que nous ayons des trains adaptés aux horaires ! Non, il vaut mieux défendre sa prime de charbon. Ah j’ai une idée, ils pourraient remettre en service les vieux wagons en bois, on ferait à peine la différence.

 

Le calme est revenu. Je suis rentrée chez moi. Le dîner se sera : resto, noces de porphyre suite et fin, souvenir de notre union à l’Eremo delle Carceri à Assise. Je suis accompagnée d’une petite tortue en peluche que Françoise vient de nous offrir. Ma tortue rigole. J’oublie le train, mon dîner est doux et bon, mon mari charmant. Un peu de bonheur ne nuit pas.

Pendant ce temps là mon fils est dans l’avion, vol AF006, direction New York pour sa première semaine de vacances, «de jeune cadre dynamique ». Je suis fière de lui, il l’a voulu, tout n’a pas été simple, il l’a super bien préparée. Bravo mon fils. Mais tu me manques déjà. Alors les fringues, Nespresso, le resto, il me fallait bien tout ce tourbillon pour penser moins à toi.

 

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