un coup de poignard
Somptueux, d’une violence inattendue. J’ai été cueillie au vol par une douleur qui m’étreint le corps. L’envie de vomir, de partir, de crier, de m’échapper. Je suis étourdie comme si une catastrophe s’était abattue sur ma tête.
Encore toi, tu es encore responsable de mon état nauséeux. Pourquoi n’ai je pas le courage de te planter là et de partir respirer ma vie ailleurs. Hier soir, pourtant tout s’était si bien passé. Mon concert à l’Olympia m’avait laissé sur un petit nuage. C’était hier. Ce matin, comme d’habitude, mauvaise idée, je me jette , encore engourdie sous ma couette, sur mon Iphone pour voir les mails arrivés pendant la nuit.
Il est là, ce mail que je redoutais tant. Un mail de votre blog, comme tous les matins ou presque. Je lis : « ce qu’en a pensé E. » ou le CR du concert de Benjamin Biolay à Madrid. Peu importe qui a écrit et la teneur du texte, ma seule remarque sera que le magnétisme animal de BB n’est perçu que par les femmes.
Ma rage est ailleurs. Elle est d’abord contre moi. Qu’avais-tu espéré petit vermisseau de cet homme que tu croises tous les jours. Nos chemins sont parallèles depuis longtemps. Et si tu étais un autisme de l’amour. Je suis humiliée, vexée. Lorsque nous avions vu BB à Colombes, je m’étais fendue d’un petit CR , il valait ce qu’il valait, certainement peu, mais j’ai lu pire. Depuis J’ai guetté tes mails le matin, en espérant que tu me ferais le plaisir de le publier. Les jours ont passé. J’ai essayé d’évoquer le sujet. Rien, comme à ton habitude. Je ne saurais même pas ce que tu en penses : c’est nul, c’est mou, c’est incomplet, je n’aime pas, c’est trop perso, tu racontes n’importe quoi, pour qui te prends tu etc . Enfin l’ébauche d’une discussion, d’un dialogue. RIEN.
Alors je me suis dit que BB n’était pas le style du blog. Pourtant d’autres artistes pas vraiment R&R figurent dans le blog, mais bon.
Ce n’était pas mon premier essai de CR. Aucun n’a jamais mérité grâce à tes yeux. Et si c’était de la pudeur ? quelle idée saugrenue, non plutôt un besoin viscéral de garder ton jardin secret. Plus vraiment secret, car je reçois les mails de publication, et je sais que tu n’aimes pas çà, comme tu sais que tes nuits entières passées à mettre à jour le blog me dérange tellement, sûrement à tort, tu en as le droit, encore une fois si nous pouvions en discuter je serais moins agressive qui sait ?
Je savais qu’il y aurait un CR de Madrid, puisqu’un un copain du blog y habite. Et voilà c’est ce matin qu’il est arrivé alors que j’étais encore sur mon petit nuage de l’Olympia. Ma journée est gâchée, même le soleil qui me sourit n’y pourra rien. Je lui fais la tête, et la boule qui m’étreint se ravive en rejoignant d’autres plus anciennes, tout se bouscule et me fait monter les larmes aux yeux. Prends ton baluchon.
Et toi, ne change rien, tu n’es qu’un homme, Oui c’est çà : d’une lâcheté masculine exemplaire. J’aimerais pourtant ne pas en mourir. La vie peut être si souriante parfois.
Il faudra que j’en parle à mon psy. Je crois ne pas encore avoir assez appris de la philo, quand je dis que j’ai encore beaucoup à faire. Le lâcher prise ne sera pas pour aujourd’hui.
(20/5/2010) dans mon bureau, aveuglée par ma colère je ne vois plus le soleil briller.