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Les souvenirs s’estompent au fil du temps. Il n’y a, en apparence, plus de place pour eux.

Le train-train de la vie ! Train-train qui évoque la micheline qui sillonnait nos verdoyantes campagnes bordées de champs jaune marguerite ou rouge coquelicot. Le tournesol la tête toujours en émoi agitée par un besoin perpétuel de communion avec le soleil.

Le train-train quelle erreur !! Notre vie va maintenant au rythme du TGV, du « pendolino » plutôt, j’aime beaucoup ce nom qui me rappelle le balancier des comtoises de nos aïeux lorsque le temps voulait dire quelque chose.

Aujourd’hui le temps est rythmé par : « il fait froid », « j'attends le printemps » « vive l’été » .. pour aller s’étaler au soleil sur le sable, quitte à supporter les piaillements des mouflets qui envoient du sable sur ton Ambre Solaire.

Et puis, petit à petit, lorsque ta tête est libérée des dates des congés scolaires, des RTT et que ton temps redevient à toi, même s’il est alors compté vers une fin dont tu ne connais pas la date mais qui est inéluctable (car tu ne sauras jamais ni le jour ni l’heure), ils reviennent un à un : les bons, les mauvais. La vérité toute nue.

Ils t’assaillent, t’envahissent, te nourrissent, te rongent, mais te redonnent aussi la gnaque, une hargne qui t’avait échappée.

õ        Un besoin de mémoire

õ        Un besoin d’exister

õ        Un besoin de comprendre

õ        Un besoin d’apprendre

õ        Un besoin de transmettre

õ        Un besoin de te faire comprendre

õ        Un besoin de se chercher et but ultime

õ        Un besoin de SE TROUVER

Je les traquais depuis longtemps, je dois être un peu passéiste. Il est cependant criant que sans notre passé nous ne serions pas notre présent.

Ils étaient là périodiquement enfouis dans un coin de ma tête en filigrane, comme estompé derrière un rideau de fumée.

Et, tel un bourgeon de fleurs que tu guettes pendant des jours sans que rien ne se passe, un matin tout éclate, tout explose.

La fleur est là belle, épanouie, colorée, parfumée souvent, magnifique, elle t’emplit de joie. Mais déjà tu penses que ton joli camélia, ton subtil gardénia, ton somptueux magnolia ou ta plus humble pensée si souriante va faner.

Lorsqu’ils sont revenus plus rien ne compte

J’en suis là. Ils sont là. Je ne dois pas les rater.

C’est pourquoi mon cahier rouge, A4, à grands carreaux, pour abriter, mon ample mais vilaine écriture tarabiscotée, et un BIC noir ordinaire (tu sais celui qui fait « clic » et qui est tellement énervant quand il fait clic-clic-clic-clic sans fin) ne me quittent plus.

Ce matin, sous un joli soleil des tous premiers jours de printemps mon Bic courre déjà sur le papier, ma Chipie sur les genoux, mon bol de thé noir fumant tout près  de ma main ; l’autre pas celle du stylo !

Moi qui ne vis qu’avec mon Mac (mon ordinateur, qu’est-ce que tu croyais ?) et sa pomme à moitié croquée ne va pas assez vite pour suivre mon esprit enflammé,  mon Bic pallie cette faiblesse et est entrain de me faire attraper une douloureuse tendinite du bras droit.

Tant pis pour moi !

Une fulgurance traverse mon esprit. Et si le fait que mon fils préféré soit maintenant entré dans sa propre vie, je n’y avais pas pensé avant, c’était trop tôt, il n’y a que deux mois qu’il travaille ! me permettait de me libérer, de laisser mon esprit s’échapper ?

Le fait qu’il soit encore pour quelques mois avec nous, pas plus, c’est sa vie,  me permet d’aborder cette nouvelle période, sans retour sans lui, mon fils unique : ma richesse.

Voilà c’est dit. Repartons vers des activités plus terre à terre. Chipie a quitté mes genoux, la théière est vide, le soleil est toujours là, et moi, je vais aller rempoter mes fleurs chéries.

 

Le : 23/03/ 2010 9h du mat. dans ma cuisine 

Tag(s) : #pastilles de vie
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