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Publié par fuzzybabeth

 

Elles viennent d’arriver, en silence. Je n’y pensais pas. Je ne pleure presque plus. Les larmes se sont taries. Il n’y a plus beaucoup de choses qui me fassent pleurer.

Excepté des émotions spontanées qui me surprennent comme l’autre jour lorsque, devant la Police de Colombes, j’y ai vu l’état de la voiture qui avait été caillassée de façon systématique pour faire mal. Euphémisme. J’ai spontanément partagé mon soutien avec les policiers, sans calcul. Des jeunes gens, l’âge de mon fils. Il n’y a eu qu’un blessé. Tant mieux.  Je ne supporte pas cette violence.

Je ne comprends pas. Parfois, j’ai des excès de colère, je deviens violente, je sais que les mots peuvent faire très mal, mais je ne ferai jamais de mal physiquement.

Me voici loin de mes larmes.

Depuis plusieurs jours je me suis replongée dans un siècle de photos. Ma famille. Les différentes branches de la famille.

J’ai trié pour retrouver une atmosphère. Je les ai photographié. Le scan, trop long, m’a vite énervé. Je suis contente du résultat. Elles sont en sépia, en noir et blanc ou en couleur.

J’y ai ajouté les dernières photos de mes parents rangées dans d’autres boîtes.

De tous ces clichés, j’ai fait un diaporama. J’ai ajouté les voix bulgares comme accompagnement. Et puis, j’ai testé. J’ai regardé le diaporama. Toutes les années défilaient, en vrac, je n’ai pas voulu de chronologie : 1938, 1960, 1949, 1951, 1986, des points d’interrogation. Des lieux, des années, des visages inconnus.

Que de sourires. Des mariages souvent il ne reste plus rien que la photo. Un divorce est passé par là. Il est rare de faire des photos des moments tristes. Et pourquoi pas ? Je l’ai fait lorsque maman est décédée. Un peu avant, un peu après. En catimini, un peu honteuse. J’en n’ai plus de remords. Je ne les regarde pas, mais elles sont là quelque part. Cela me suffit.

Justement, j’ai retrouvé une photo du mariage de mes parents, sur l’une d’elles, maman a un sourire de bonheur comme rarement je lui en ai vu. Et si je l’avais mal jugée ?

Est-ce que c’est pour cela que les larmes sont venues ? Est-ce d’avoir revu les dernières ou presque photos de papa ? Vais-je savoir me retenir ce week-end dans ce Poitou berceau de trois quarts de mes ancêtres ? Comment vais-je me comporter face à ces cousins ? Je ne dois pas être la seule à être inquiète. On verra bien. 

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