le Petit Prince
C'est tout moi !
C'est ma force, ma richesse, mes contradictions assumées.
Par hasard, des bonbons en forme de mouton.
En acheter pour la forme et la couleur
Pour le goût on verra plus tard
Puis l'enchainement des idées
Le mouton, le désert
Me voici partie dans un rêve, dans un voyage
Le Petit Prince pointe le bout de son nez
J'écris : "je n'aime pas tellement, mais…"
Je me pique au jeu
"il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis"
Si ce livre est tellement important, il doit y avoir une raison.
Et puis il y a un mouton, un renard, le désert, des étoiles, des fleurs
Un peu mon univers et toute la symbolique poétique que j'y mets au-delà de leur simple existence animale ou végétale.
et les baobabs... se méfier des baobabs !
J'ai le livre, je l'ai racheté il y a peu,
mais... impossible de le retrouver
J'ai remué les placards, les étagères… disparu !
Peut-être reparti sur un astéroïde retrouver la fleur
J'avais lu, relu, abandonné, repris la lecture des fois et des fois
Rien à faire, je n'accrochais pas
L'histoire me semblait niaise et naïve
Têtue, ce n'est pas nouveau
Il faut le relire
6€50 plus tard à Monop, me voici avec ce petit opuscule.
Avant, bien avant, j'aurais trouvé ridicules les dessins, et j'ai trouvé avant ridicules les dessins !
100 pages. Plus le temps passe plus j'aime ces formats de livres courts.
Là, il n'y a que l'essentiel (quand c'est bien écrit) les mots ont un sens.
Chaque mot est à sa place et exprime la pensée ou l'idée précisément.
Je ne supporte plus les bouquins de 400 pages ou plus ou moins qui n'ont rien à dire que du verbiage alors, que souvent, en cent pages, tout pourrait être dit et bien dit.
Je n'ai plus le temps de prendre ou de perdre mon temps.
Aller à l'essentiel, à la quintessence de l'œuvre. En tout cas, c'est mon choix.
Avec un peu d'appréhension, mais de curiosité l'ouvrir et commencer la lecture, sans préjugé, comme un enfant devant son doudou, pas de jugement imbécile.
Et, j'ai plongé ! j'ai tout oublié. Ce que je ne fais jamais, j'ai tout laissé tomber autour de moi. Les pages comme en apesanteur se tournaient d'elles-mêmes.
Mon fils m'avait dit lorsque je l'ai acheté, en sa présence, et que j'ai fait une corne à la couverture, avant de l'avoir payé,
et que je voulais le changer : "un livre doit vivre".
Je crois que j'ai entendu.
Le voici tout barbouillé de surligneur vert. Pas une page n'a échappé à ma folie. Non pas la folie à mon admiration et à ma réflexion.
J'ai compris certaines choses.
Je viens de refermer le bouquin. Je suis encore transportée par l'histoire et imprégnée. Quelque chose s'est passé à sa lecture. Pour la première fois, j'ai compris.
Et je sais pourquoi j'ai compris. Parce que j'ai grandi, parce que je fais de la philo, sans cette base, aussi fragile soit elle encore, je n'aurais jamais compris ce conte.
Cette histoire est juste énorme et je suis si fière de l'avoir traversée et d'avoir eu la force de lâcher prise pour qu'elle m'atteigne simplement, mais profondément.
Et que dire de la rencontre… Les rencontres, les moments essentiels de la vie. J'y ai fait des rapprochements… avec ma vie
Les roses, les étoiles qui ont croisé mon chemin et qui m'accompagnent. Nous nous sommes apprivoisées.
Le tout écrit dans un vocabulaire d'une simplicité désarmante, les phrases courtes et rythmées comme je les aime. Comme j'aimerais savoir écrire aussi efficacement dans le dépouillement. Un jour quand je serai grande.
Le soleil nous boude depuis trop longtemps, la pluie et l'humidité ruine nos articulations nos jardins et notre moral.
Mais ce matin, j'ai tellement de soleil dans mon cœur, le petit livre posé à côté de moi, je me sens une enfant, comme c'est drôle de me voir écrire ces mots !
Je ne résiste pas à quelques citations :
"si tu réussis à bien te juger, c'est que tu es un véritable sage"
"… il ne faut jamais écouter les fleurs. Il faut les regarder et les respirer. La mienne embaumait ma planète, mais je ne savais pas m'en réjouir"
"mais j'étais trop jeune pour savoir l'aimer"
"c'est tellement mystérieux le pays des larmes"
"les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatigant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications"
"mais les yeux sont aveugles, il faut chercher avec le cœur"
Six décennies pour en arriver là
La tortue est lente, je vous le confirme
Mais elle est tenace, elle aime la vie.