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Publié par la tortue à plumes

 

 

Je ne vais pas plagier Carco. Ni le sujet, ni l'ambition.

brumes, le mot est beau

il reflète si bien mon état d'âme à cet instant précis

un peu perdue

 

incapable de retrouver le Petit Prince

perdu dans les piles de bouquins

encore chercher, que çà m'agace

 

Comme le temps maussade... Indécise,

ratée la réservation pour le train demain

attendu le dernier moment,

une application qui rame comme un signe

enfin, confirmer…

trop tard, le billet s'est effacé

peur de ne pas pouvoir rentrer

alors ne pas partir…

 

Acte manqué ?

culpabilités diverses qui se croisent

vouloir être plusieurs

croire que l'on peut être plusieurs

que l'on peut se démultiplier

et réaliser que l'on n'est qu'un

un être fragile de chair et de sang

et que partager est une chose magnifique

sauf que les miracles n'existent pas

faire un peu confiance à son moi

pas à son ego

juste à son moi

et à ses capacités

 

Hier, longue journée barboc dans le jardin à trois.

les confidences se font, les mots viennent,

ils ne sont pas les tiens, tu les comprends, tu les entends,

tu ne partages pas tout

tu ne peux pas tout dire

chacun sa vérité

des mots comme un miroir

 

Ne pas ébranler un édifice un peu chancelant, 

curieuse sensation lorsque l'on croit que les amis sont des rocs,

ou plutôt que l'on veut le croire, parce qu'ils t'aident toi petite bernique à rester accrocher sur le rocher


ne pas se laisser emporter par la vague sournoise et pourtant répétitive qui se fracasse inlassablement

ne pas jouer les marioles et aller, contre tous les avis, se jeter dans la gueule du requin


regarder les pigeons, gris sur gris sur le toit de la maison

gris sur gris en communion avec le ciel pourri 

brumes comme mon âme,

gris sur gris, les deux pigeons qui préparent leur nid, leurs amours et leur descendance

ils sont venus retrouver leur nid de l'année dernière

l'arbre n'existe plus trucidé

sous la tronçonneuse, trop grand, trop moche, trop encombrant, 

ils ont essayé l'autre, un érable rouge tendre et violent, branches trop légères

conviendrait à une mésange pas à un gros pigeon pataud 


gris sur gris dans la glycine en train de picorer avec volupté ces fleurs si belles, si voluptueuses,

parfum acidulé qui embaume, le temps de quelques jours, mes narines

balade dans les rues adjacentes

partout elle y règne cette glycine, si salissante, qui s'oublie en permanence sur les trottoirs

pire, qui s'accroche, s'enroule, se développe, grimpe, cours, s'évade dévastant tout sur son passage.

Troncs noués autour des portails, 

déformation des barreaux, 

qui prend le pouvoir de son environnement

une calamité et pourtant, quel plaisir olfactif et visuel

j'aime leurs teintes pastel du bleu, du blanc, du rose

souvent j'ai envie d'en faire des beignets, c'est délicieux, comme les beignets d'acacia

pour l'acacia, c'est plié, je n'ai pas d'acacia

la glycine je pourrais, mais j'ai la flemme et surtout l'idée d'amputer les branches de ces grappes divines me paralyse.

Mon estomac peut se repaître d'autres mets, 

laissons la glycine vivre sa vie et me régaler les mirettes.

 

suavité, réécouter encore et encore :

Mama Bea

Il n'y a plus rien à dire

Elle a tout dit

Pas la plus belle, mais de circonstance

 

 

 


 
 

Les pigeons ont quitté la glycine, ils reviendront

Partout ils laisseront des traces de fiente

 

J'aurais quitté mes brumes, mon côté maussade, ma vilaine façade

Le train sera parti

Je serai restée sur le quai

Et si je n'avais pas eu le courage de partir

Et si je n'avais pas eu le courage d'oublier les mots d'hier

Et si je n'avais pas eu le courage de ?

Rester dans le rien, dans l'angoisse du jour et du demain

Alors que seule je suis bien

Et si c'était ce bien qui me dérangeait

Et si c'était ce lien qu'il fallait dénouer

Et si c'était…

 

Les pigeons se sont envolés

Le vent agace les branches des arbres

Les nuages ne réagissent pas

Mais bordel ! partez !

Si je pouvais, comme pour les pigeons, taper dans mes mains,

Et hop plus de nuages,

Le soleil reviendrait

Hier le barboc a vécu, nous jouions à cache-cache avec le soleil

Mais la journée fut belle

 

On a ouvert une bouteille

Les bulles dansaient

Je n'aurais pas du

Trois tristesses joyeuses

Transversalement des points communs

 

Avec une force extraordinaire, le bouchon s'est envolé,

Il est retombé de l'autre côté de la rue, dans le terrain du voisin

On a beaucoup ri

Il y est encore

Malgré son doigt sur le goulot, un jet de champagne est retombé en gouttes fines sur la table. Bien visé pour le bouchon, bravo au tireur d'élite qui a compris que çà allait péter.

 IMG_4241.jpg

(là quelque part git un bouchon)

On a re-beaucoup ri et on s'est barbouillés, comme des enfants intrépides, échappés des malheurs de Sophie, du précieux liquide doré pour conjurer toutes les vilaines choses qui nous polluent la vie.

Et oublier l'espace d'un instant ce gouvernement qui du plus humble au plus riche nous pousse dans une morosité insondable. Un jour il y aura la révolution. Même moi je serai là !

 

En attendant, tant de choses à faire, jour après jour, remises au lendemain, un jour il n'y a plus de lendemain, il faut y aller

 

Aujourd'hui ?  Je le ferai ? Oui ? Ou non ? Après ? Après quoi ?

Pourquoi ? Pour qui ?

 

Le jour, sombre, sombre

Je sombre avec en un doux balancement

Comme celui qui s'endort à jamais plongé dans une eau glacée

Sans souffrance, lentement, s'endormir pour ne plus se réveiller

Que lorsque le soleil jaillira

Alors…

 



 

 

http://www.youtube.com/watch?v=vwqoY3ptJC8

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