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Publié par fuzzybabeth

Quel événement important est lié à ce compte à rebours ?

Un grand voyage au bout du monde dans une ile inondée de soleil, peuplée de tortues, avec une mer à 30 ° qui vient s’évanouir sur des kilomètres d’une plage au sable si fin que même les sabliers sont trop grands pour lui.

Je vois les cocotiers qui rendent hommage à cette eau cristalline, bleu, verte, changeante, presque immobile. Ils s’inclinent autant qu’ils le peuvent pour venir caresser le sable de leurs grandes palmes. Ils se courbent pour que les autochtones puissent grimper aisément y cueillir leurs lourdes noix, foncées, rugueuses, redescendues avec précaution, puis tranchées par une machette super aiguisée et impitoyable. Alors le fruit rond dans sa coque tapissée de velours blanc laissera couler son nectar. Un liquide blanc, doucereux, frais, qui viendra chatouiller tes papilles, remplir ta bouche et enchanter tout ton corps d’une fraîcheur unique et salvatrice. Puis le soir tu profiteras encore de son alcool ambré, si chaud au palais.

Je vois aussi les magnifiques temples indonésiens, balinais, les somptueux paysages des Sulawesi et tout leur culte si respectable voué à leurs morts, enterrés et magnifiés dans des grottes altières où l’accès est si difficile. Je revois Kuta et le singe qui m’avait volé mes lunettes, et les repas somptueux pour quelques sous. Je revois mon ascension du Bromo, la nuit, sur un poney qui ne voulait pas de moi tellement il me sentait terrifiée, et encore ma terreur ne s’est révélée que le lendemain matin au moment de redescendre lorsque j’ai apprécié l’étroitesse de la sente. Bravo aux sherpas. Mais quelle jouissance, quelle extase d’avoir assisté au lever du soleil dans un froid glacé face au volcan qui nous lançait des vapeurs, des fumerolles, une tasse de thé chaud entre les mains.

Je revois Singapour et sa propreté et son Hôtel Raffles où la nuit l’esprit des pionniers rodaient encore dans les couloirs.

Je vois Ceylan, enfin le Sri Lanka aujourd’hui. Je me rappelle mon escalade de  la roche de Sigiriya. Je n’aurais jamais cru en être capable. Quel merveilleux souvenir.

Je revois le bouddha géant couché, je revois, je revois, les jeunes éléphants au milieu de la route, je revois ces jeunes qui nous avaient gentiment invités à partager un verre de thé dans leur case. Je revois tant de choses, Candy et, et, et..

J’ai vu tant de choses. L’extrême Orient m’a comblé. Je n’y retournerai sans doute jamais. Mais au moment de partir pour quelques jours, banalement en voiture pour un périple obligé en Italie toutes ces jolies images du passé ressurgissent.

Oui, j’aime l’Italie, ma deuxième patrie, mon deuxième passeport. Oui, la vie est belle, l’histoire riche, le climat souvent clément, les monuments extraordinaires. Mais ils font partie de ma vie normale. Oui, je vais passer le Mont Blanc ce sera la… je ne sais plus. J’avais inauguré le tunnel en 1965, date de mon premier voyage en Italie. Fatal. Nous nous y étions retrouvés ? rencontrés ? Je serai émue comme la première fois. Mais les choses ont bien changé. Même si je vibre toujours autant dès que j’entends un chanteur italien. Il n’y a rien à faire leurs voix sont ensorceleuses.. Oui, mais mon quotidien à moi ce n’est pas la même chose. Je ne retrouve pas le soleil, la joie, l’exubérance heureusement, il me reste le parfum du Nespresso, c’est peu mais c’est mieux que rien. Demain, je boirai un cappuccino, un vrai, avec plein de mousses, je mangerai de la vraie pizza, du vrai parmigiano, du vrai San Daniele,  je boirai du vrai chianti ou barolo ou un autre vin. Et je chanterai. Demain, je parlerai italien, les mots me viendront naturellement. Demain je serai chez moi. Tu seras un peu plus vivant, un peu plus présent, un peu seulement. J’essaierai d’en profiter un peu, pour quelques jours avant que nous ne repassions la frontière dans l’autre sens pour repartir dans la morosité et le désenchantement. Pour l’instant j’attends demain.

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