le banc vide
"Le banc est vide, il vous attendra sans espoir de retour"
Cher monsieur,
Je ne vous connaissais pas, mais le message de votre fils, sur Facebook,
réseau social fortement critiquable, mais qui permet aussi de belles rencontres
et des partages d'émotions très forts m'ont particulièrement touché.
On ne sait pas pourquoi, une photo, un texte vous happe.
Mais c'est ainsi.
Je ne fais pas partie du premier cercle de votre fils, ni de ses amis,
mais je connais son écriture, et surtout la magie qu'il met dans l'exercice de son métier
et la confiance qu'il inspire à ses patients à poil ou à plumes.
Ceci n'a pas de prix.
Et lorsque je vous vois sur la photo,
je me dis que vous avez dû lui inspirer beaucoup de belles choses, vos yeux le disent.
Vos yeux se sont fermés, c'était votre heure,
on ne choisit "ni le jour, ni l'heure" de notre effacement sur terre,
je sais, même si on ne sait jamais, enfin dans mes convictions personnelles, que quelque part,
vous êtes déjà arrivé pour veiller sur votre famille, dans un lieu connu de vous seul,
où vous ferez toujours partie de leurs vies.
Perdre un de ses parents est toujours une immense tristesse et un vide béant dans nos coeurs qui ne disparaitra jamais.
Ce sont aussi des moments qui nous font grandir douloureusement mais invariablement.
Parfois, j'ose le dire la tristesse est atténuée par le sentiment que la douleur du départ annule les douleurs insoutenables de la maladie.
Je vous souhaite, monsieur, un repos éternel que vous avez sans aucun doute amplement mérité.
Je me permets de partager mes pensées les plus attristées à vos proches
et mes condoléances à votre famille.
En m'excusant, de cette intrusion dans votre intimité familiale.
Pour faire une parenthèse indiscrète et personnelle, depuis trente cinq ans, papa est toujours là, quelque part sur mon épaule, comme un souffle protecteur, à qui je peux parler et me raccrocher, différemment mais intensément, mais à chacun ses émotions et ses convictions sur la vie et la mort.
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