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Il n’y a plus de question à se poser
vais-je prendre le train de 39 ou celui de 54 ?
vais-je avoir envie d’aller à la gym ?
vais-je boire un thé vert ou un thé bleu ?
fromage ou dessert
fromage et dessert ?
des luxes d’hier
aujourd’hui confinés
notre vie suspendue
retrouve ses instincts primaires
et d’autres questions de survie
d’inquiétude et de désarroi
tout est suspendu
notre vie est en arrêt respiratoire mental
suspendue à ce micro virus
insidieux
invisible
indécent
qui peut nous pénétrer
nous attaquer quand il le veut
il n’y a plus de question à se poser
c’est vrai
ou presque vrai
car qu’on se l’avoue ou non
il est notre question essentielle
le nombril de nos vies aujourd’hui
l’avoir ou ne pas l’avoir
pour soi et ceux qu’on aime
et prendre le temps de vivre un nouveau temps
que nous n’avons pas choisi
à 20h
comme un nouveau lien
nous retrouver fenêtre ouverte
pour les applaudir
nos soignants et
ceux qui travaillent encore
pour nous
dans une émotion collective
puis sans transition
quelques petites minutes après
nous retrouver
dans notre confinement
seul ou à plusieurs
et faire semblant de vivre.
La vie est belle
je commence à douter.
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photo ERC- Gorges de la Diosaz - Les Houches - 2019 DR