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À travers les persiennes
je devine la lune
elle veille sur mon sommeil
plutôt sur mon éveil
la nuit est venue
l’heure du lit
le sommeil est venu
puis il est reparti.
J’écoute les bruits au dehors
j’écoute les pas étouffés qui s’éloignent
je compte les moutons
encore et encore
je compte les tortues
une vraie torture
puis je m’arrête
la radio s’est tu
tout le monde dort
et moi je rêve de dormir.
Je rêve de partir au pays des fées
au pays des elfes
dans un voyage lumineux
translucide et heureux,
je ne suis que dans le pays de l’attente
dans un secret espoir
que très vite mes yeux vont se fermer
que très vite je vais être apaisée.
Ce n’est toujours pas le cas,
alors je reprends mes habitudes
j’enfile mes chaussons
j’attaque l’escalier
avec la peur de tomber
je me réfugie dans la cuisine
un verre d’eau à la main
en attendant que le sommeil revienne
avant demain matin.
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©la tortue à plumes 🐢
A propos du jour et de la nuit, 1989-90 © Fondation Folon