je suis habitée par
les elfes et les trolls
la beauté d'une île lointaine
des idées atroces
mes rêves et mes cauchemars
la vie qui se bat avec la mort
le bruit des vagues qui se rompent
le soleil couchant en Islande
le parfum de ton âme
le sable noir sous mes pieds
la couleur de tes yeux
la puissance du volcan qui brûle mes yeux
ton amour enfui
une tortue qui se hâte
tes poèmes si doux
les lutins du chemin
l'envie de hurler
le parfum enivrant d'une truffe
le mystique Eremo à Assise
les pages encore à écrire
les livres qui m'attendent
la musique à écouter
le vent dans mes cheveux trop fins
la splendeur vorace des orchidées
le regard touchant du petit chien dont je connais le nom
le ciel après un gros orage
le souffle de la brise
de petits riens
un lever de soleil sur le Bromo
le souvenir de Noël d'avant
de grands projets qui ne naitront jamais
une envie de tout
des envies de rien
des envies de demain
les aurores boréales qui me narguent
ma folie évidente
ma passion de la vie
la peur de ne plus vivre
la souffrance
les feuilles d'automne
le renouveau au printemps
le soleil en hiver
mes crises de panique
mes rires inextinguibles
mon besoin de bonheur
mon besoin de partage
tant de belles choses
tant de passé
hier, aujourd'hui et demain
un papillon qui volète dans le jardin
une rose qui me sourit
une fraise qui murit
un sourire ami.
Dérision, dérision, dérision,
que tout cela.
Je ne suis que vermisseau qui s'agite en vain
dans la plus parfaite indifférence
de ce monde malade, très malade.
Rendez-moi ma guimauve
et mes proches disparus
mon espoir, ma jeunesse.
Je ne suis que tortue
qui navigue à vue.
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