le refuge et le silence
Dans le silence de ma nuit,
Dans le silence de mon lit,
Dans le silence de ma vie,
Il y a …
Il y a des bruits,
Il y a des murmures,
Il y a une vie au-delà des murs
Au-delà de ma nuit,
Dans le silence de ma nuit,
J'entends le silence,
Le silence : le vide de ma vie.
Ce silence assourdissant.
Le chagrin de la nuit s'accroche à mes paupières,
Comme cette nuit lorsque tu es parti,
Les tourments me reprennent,
Plus rien ne me freine,
Plus rien ne me retient,
Et pourtant…
Dans une valse lente,
Dans un tango endiablé,
Il faut maintenant se remettre en danger
Quitter ce refuge hier encore si douillet
Ouvrir de nouveau le chantier d'une vie atrophiée
D'une vie amochée qui veut encore y croire.
Nuit, c'est la nuit,
En pleine solitude
Les trilles de l'oiseau surgissent du néant
De là-bas de l'autre côté du mur,
L'autre versant de ma vie,
Ce versant d'où tu ne veux plus me revenir.
Tu m'as laissée, amputée de la moitié de moi
Tu es parti, je suis mutilée de la moitié de toi.
J'écoute le silence, le silence de ma vie
Je ne reconnais plus mes nuits,
Je ne reconnais plus ma vie.
Pourquoi ?
Pourquoi cette fugue soudaine ?
Mais quelle parole ai-je donc prononcée ?
Quel mot incongru pour déclencher cette ire vilaine ?
Parti ? Parti !
Dis, reviendras-tu ?
Dois-je te le crier ?
Dois-je te le hurler ?
Dois-je te l'écrire ?
Dessiner sur la portée des clés de "sol", des clés de "fa"
En mineur, en majeur
Dois je distiller des arpèges,
Multiplier les accords sur un piano virtuel,
Mettre mon cœur en sourdine.
Alors…
Alors qu'il ne veut que ton retour et hurler ton prénom.
Oublier ? Oublier, je ne puis !
Veux-tu que jusqu'à toi, je rampe sur les genoux
Et qu'ils saignent, autant que mon cœur en est déjà tant épuisé.
Mes paroles étaient de l'amour
Mes paroles étaient des caresses
Des pluies de baisers lancés vers le ciel,
Lancés vers tes lèvres.
Sans contrepartie
Sans calcul
Des mots d'amour, rien de plus, rien de moins
et ce n’est pas rien.
Tu as tout confondu
Mes reproches étaient des cris,
Des cris d'un amour que je voyais éternel,
Je criais mon amour
Je criais mon toujours.
Tu ne t'es pas retourné.
Parti ? Parti !
J'égrène ma vie
Je compte les nuits
Le grand lit est désert
Les draps sont glacés
Ton odeur y subsiste
mêlée à la mélodie de nos corps enlacés.
La musique s'est tue
La lumière est éteinte
Les persiennes sont closes.
L'oiseau de mon jardin s'est envolé
Emportant mon secret
Et mes rêves veloutés.
Et pourtant…
Je l'entends, il t'appelle, il te dit :
"N'entends-tu pas comme elle t'aime"
"Ne sois pas si stupide !"
"Ne sois pas si têtu !"
"Reviens, elle t'attend"
"Tu verras comme la nuit peut-être belle"
"Tu verras comme sa peau est sensuelle"
"Tu verras… "
Viens, grimpe sur mes ailes
Allons la retrouver...
Elle t'attend, tu verras…
Mais, tu le sais déjà.
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1er des deux textes proposés pour le 4ème APPEL A ECRITURES des contes du jour et de la nuit (Véronique Sauger)
2ème participation, de nouveau sélectionnée, un grand moment de joie.
Les Contes du jour et de la nuit
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