les farfalle du dimanche
La cuisine, l'écriture sont deux des mamelles de ma vie.
Les produits deviennent des mots, il faut les choisir avec soin et envie pour qu'ils se marient en une belle harmonie à savourer dans les deux cas. Il est vrai que je mets plus de fiel dans mon écriture que dans ma cuisine.
Je déteste "être obligée de faire à manger" ! Comme tout le reste d'ailleurs ! (Il n'y a pas de raison). Tout ce qui est une contrainte me rend "mauvaise", encore que, je peux devenir très hargneuse, comme la tortue hargneuse qui est une vilaine copine pour un tas de raisons.
Cependant que mon plaisir devient immense lorsqu'à partir d'un ingrédient, d'une recette je peux me lancer dans la confection d'un plat, en suivant mon instinct, en dévastant mes placards avec plus ou moins de réussite à la clef ! Il est vrai.
Une de mes lectures favorites est celle des recettes de cuisine, je les savoure, je les décortique et surtout, c'est plus fort que moi, je les adapte, ne serait-ce que dans ma tête. Peu arrivent sur la table !
Je me souviens, il y a quelques années, une nuit d'insomnie avoir raconté avec un enthousiasme un peu exagéré, à Brigitte Patient, sur France Inter, cette passion qui me dévore de la recette de cuisine. J'avais osé parler de ma passion pour les truffes. Pourquoi cet instant d'insomnie me revient-il à la mémoire, il aurait dû y rester. Non... car souvent, j'ai grand plaisir encore à ouvrir, les bouquins de recettes, que j'avais reçus en cadeau, dont un énorme livre sur les pâtes moi qui en avais épousé la cause depuis si longtemps !
La majorité de cette grande collection a échappé au grand bûcher. Certains, et je le regrette encore, en ont fait les frais ! Dommage, mais il est trop tard. Comme il aurait été plus judicieux de brûler les VHS ! Pourquoi avoir voulu me sacrifier ? Si j'avais su. Je ne savais pas. Alors stop.
Je suis incapable, sauf rarissime exception, d'exécuter une recette au gramme et à l'ingrédient près. Cela doit expliquer pourquoi mes études de solfège et de piano ont donné les résultats que je sais. Revisiter Chopin à huit ans n'est pas donné à tout le monde. Et je ne devais pas avoir ce don ! Qu'importe je me suis vengée sur l'aubergine, la carotte, le filet mignon, selon mon congélo et mon frigo. Un conseil, si vous n'aimez ni l'ail, ni l'huile d'olive, ni les anchois, ni les câpres, ne venez pas prendre votre repas chez moi !
Venez quand même, je vous ferai une omelette, une bien baveuse et mousseuse aux vrais œufs des poules qui caquètent entre copines dans un morceau de prairie.
Aujourd'hui, repas de dimanche. Poulet frites ! Mais non, le dimanche, ce sont les pâtes qui sont à l'honneur ! Donc improvisation d'une recette de pâtes, des farfalle tricolores, héritage du retour au bercail de mon garçon préféré, de celles un peu chic qui ne sont pas vraiment des pâtes, à mon goût, mais qui peuvent faire un repas correct.
Pour les accompagner dignement, une petite sauce au cotechino, tout frais rapporté d'Italie (qui m'a fait relaver pendant 3 jours la même gamelle et jeter le torchon de cuisson !) coupé en petits morceaux, comme du lard, le tout grillé à la poêle avec des pistaches fraiches, un tour de moulin de poivre ou deux ou trois, une belle pincée de piment doux et le tout saupoudré d'un voile de parmesan et d'un filet d'huile d'olive.
Résultat du match : 2 pour et 1 contre. En même temps, pour trouver un consensus, ne serait-ce que pour trois, çà peut décourager les plus téméraires !
Pourtant à la fin du repas, le plat était vide. Qu'en conclure ? Rien…
Dans ma besace j'ai quelques recettes à publier. Un autre jour… aujourd'hui, je me suis embarquée dans une histoire de gare, de départs, de retours, d'hier, d'aujourd'hui. Une autre histoire. Du parmesan, des pâtes et du cotechino dans la valise. Je sens un petit air d'Italie, comme c'est bizarre…
Si vous m'invitez, une belle boite de sardines à l'huile d'olive fera l’affaire. J’en serai très heureuse.
Même pas d'assiette à laver.
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