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Publié par fuzzybabeth

Irruption sur l’île

Eruption volcanique……

Incompréhension, sidération, lamentation.

Le volcan qui grondait depuis des jours et des jours vient d’entrer en éruption.

Ils n’ont pas tous le temps de fuir, de courir vers la vie.

Une explosion énorme a retenti. La lave a jailli en gerbes folles, en geysers indomptables, éclairant la nuit étoilée de mon ile chérie.

Le ciel est rouge pourpre. Le bruit est assourdissant.

Les blocs de lave retombent et se figent dans un fracas effrayant, dans des positions absurdes et indécentes jusque dans la mer étale à cette heure de la nuit. Ils font jaillir des gerbes de vapeur et de gouttelettes d’eau affolées noyées dans un brouillard dense.

Le froid et le chaud.

L’eau et la terre.

Le magma en fusion. Les entrailles de la terre qui se déchirent, explosent, s’exposent sans pudeur, sans retenue.

L’atmosphère est devenue irrespirable. Le volcan dévaste tout sur son passage.

Les lichens, les insectes, puis les taillis, les oliviers, les vignes et leurs douces promesses, les moutons  qui paissaient sur son flanc, les bergers endormis d’un sommeil léger, toujours attentifs aux risques qui menacent les brebis, pas assez vigilants cette nuit là. Tout est dévasté, il ne reste plus rien. Plus un bousier, plus un figuier de barbarie, plus rien. Il n’y aura pas d’huile cet été, ni de vin, et pour beaucoup d’autres années encore avant que le nature reprenne ses droits, et que l’on voit de frêles pousses vertes se faufiler avec difficultés dans cette étendue lunaire figée dans un camaïeu de gris.

En quelques secondes l’apocalypse.

Rien le néant. Comme si rien n’avait jamais existé.

Des fumerolles, telles des feux follets brûleront comme un phare pendant des journées et des nuits.

De la mer, ce seront de petits points comme des sirènes qui attirent le marin.

Les hommes, les femmes enfin ceux qui auront échappé à sa violence, se regrouperont au bout de la plage de galets sombre encore plus sombre que d’habitude. Un noir d’obsidienne qui brille sous la lune indifférente à ce vacarme.

Ils s’abriteront sur leurs jolies barques peintes de couleurs bariolées. Ils allumeront les lamparos en signe de ralliement.

Ils déploieront leurs grands mouchoirs à carreaux qui ne les quittent jamais. Ils y enfouiront leur visage pour cacher leurs yeux rougis de toutes les larmes, la frayeur, la stupeur, et l’incrédulité d’être encore vivants.

 

Ici c’est le volcan.

Ailleurs, plus près de chez nous, c’est l’eau qui détruit tout. Le résultat est le même.

Les hommes sont incroyables quand apprendront-ils à respecter la nature. A ne pas la chatouiller de trop près. Elle nous accueille oui, mais c’est elle qui choisit son destin et le nôtre.

Les avertissements existent, personne n’écoute, par nécessité je veux bien comprendre, mais par cupidité, je ne suis plus.

Ceux qui sont morts ne reviendront pas ou plus tard beaucoup plus tard. Ils ne verront pas les oliviers reverdir, et l’huile couler de nouveau en filets d’or dans la grande meule de pierre. Ils avaient le dos cassé, et les mains rongés par tous ces travaux. Ils ne sont plus rien. Ils n’ont plus rien.

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