vapeurs d'alcool
vapeurs d'alcool pas encore dissipées
leurs couleurs se mélangent dans ma tête
transparence des bulles
légèreté de l'or pur sur ma langue
un voile fragile masque l'horizon
Les yeux encore fermés
des visions se bousculent
c’est le grand matin, c’est dimanche
un soleil timide me visite de loin
ne pas quitter la couette
la chaleur du moment
laisser les émotions envahir l'espace
remplir mon âme
revoir les sourires
revoir les crevettes grises
démembrées impuissantes
les doigts encore engourdis
et coupables de ce geste insensé
éplucher
ne pas laisser de pattes
ne pas laisser de têtes !
promenade des plats chauds
protégés au fond du caddy
aux couleurs psychédéliques
des années soixante dix
la tête qui cogne
mission accomplie
satisfaction
les mensonges obligés et passagers,
la surprise doit, être belle
même à la plus rebelle
les yeux restent clos
revivre les instants
encore plus fatigants
constater que beaucoup est possible
l'amitié, la confiance, la complicité,
j'ai quatre ans, six ans, dix ans ?
Je crois que le bonheur existe
et que rien ne lui résiste
se surpasser
c'est peut être rien...
organiser, chercher pour le plaisir de l'autre
courir, s'égarer, chercher et rechercher,
par hasard trouver la bonne idée
par hasard ?
peut-être pas vraiment
être attentif à l'autre
offrir un cadeau ; plaisir égoïste du plaisir de l'autre
oh ! j'avais oublié
le matelas épouse mes formes épanouies
mascara en déroute qui tache l'oreiller
où se fond mon visage fatigué
le moment était beau
incrédulité
mes paupières closes
se reposent
rien ne peut m'arriver
je suis sous hypnose
la Tour Eiffel scintille et me sourit
je suis bien
lézarder, musarder, rêvasser
seule au creux de mon grand lit
plus tard il sera temps de rejoindre
le présent
à l'instant présent
je me berce de l'encens
qui s'élève en volutes
derrière mes yeux clos
un petit coup de pouce
je m'envole :
la savane
les petites fleurs
olives vertes, olives noires,
Nyons et Lucques pour bannière
Olivia potentiel prénom d'une fille
comme j'aurais aimé
je flotte au milieu d'ellipses bienveillantes
de toutes les couleurs
l'arc-en-ciel continue son voyage
moi toujours immobile
le souffle retenu
ne pas perdre le fil
de ce voyage déjà achevé
y rester un petit temps
Ou très longtemps
pour ne pas oublier
que le bon temps existe
du partage, des rires
et des crevettes grises.