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Publié par la tortue à plumes

 

La journée au lit

Énervée, vexée, ne pas tenir la parole donnée !

Désolée…

Annulez ma journée du troisième jeudi du mois,

Trop mal, le médecin, les médocs, le lit

Le soir je serai mieux, comme toujours le soir

Sensation de bien-être éphémère

Je ne verrai pas les cloches de Notre Dame posées au sol en attendant de rejoindre le clocher des tonnes de matière, des noms, des histoires, des sons, une belle histoire, des belles enfermées pendant des siècles invisibles à nos yeux. Regret. Pas le choix.

Jeudi soir

Mois de février

Métro : Bibliothèque FM ?

Non ! option : Bercy pour son parc, pour le lieu, pour la flânerie, pour la traversée de la Seine. Première promenade hivernale de la chiwawate enfouie dans son manteau de Chipie, c'était déjà il y a cinq ans.IMG_0273.JPG

Passer la cinémathèque (Metropolis, Tim Burton… souvenirs)

Chercher la passerelle Simone de Beauvoir

Elle est là, je le sais !

Je ne suis pas seule

Je ne la vois pas

Demander au jeune  homme, aux lunettes rondes et noires, qui passe rapidement, emmitouflé dans son manteau, pressé de changer de rive

Où se trouve cette putain de passerelle ?

Ce n'est pas ainsi que je formulerai la question ! et puis quoi encore !

Elle est là, je le sais, je la connais, mais je ne la vois toujours pas

Il sourit

- Elle est devant vous madame !

Ah oui, j'avais vu le talus

Je n'avais pas vu les marches du grand escalier

L'éclairage est en panne

On s'approche

On gravit les marches

Nous sommes seules,

Le jeune homme a disparu dans la nuit de Paris

Arrivées sur la passerelle

Paris s'illumine

La Seine scintille

Tout au bout, à droite sur le quai

Une péniche

C'est là  

On y va

Il fait froid

Très froid

La brise pénètre nos os

Déjà dans le métro les jupes se soulèvent

La ventilation,  toujours la ventilation de la ligne 14

Cette ventilation qui m'insupporte

Qui transporte les miasmes, les papiers qui volent,

La poussière qui tournoie et s’insinue dans mon nez

Nos mots se font rares

Nos lèvres se gercent

Le froid

Je l'ai déjà dit

En face la grande bibliothèque curieux bâtiment explosé en 4 L ou 4 ailes pour elle ou mégalomanie de lui

Ma compagne s'appelle Léa, compagne de mots,  compagne

d'écriture, compagne du pays de Candy mais pas que de Candy

j'aime sa tranquillité apparente, son air d'éternelle jeunesse

tandem imprévu, mais follement sympathique

la passerelle est avalée

par le petit côté à droite

descendues le long du quai

la péniche est là

c'est écrit dessus : le PETIT BAIN IMG_0275.JPG

deux futurs spectateurs fument abrités le long de la cabine de la péniche

nous pénétrons

le lieu est presque vide

nous sommes en avance

seule Mélanie est là ainsi que quelques-uns des artistes qui se produiront ce soir

Marie n'est pas encore arrivée

Les bougies sont allumées

Le décor se plante

Une ile

Nous sommes sur une ile, ailleurs, au bout du monde

une ile immobile prête à lâcher les amarres

la péniche immobile ancrée sur la Seine

Plus haut, un Buffalo grill nous nargue de ses bannières lumineuses insolentes

Nous n'en avons que cure

C’ est bien tout est bien

Un coup d’oeil à la carte des boissons,

Un cocktail ? non trop tôt

Trop froid  attendons un peu

Les autres spectateurs sirotent déjà accoudés au bar

La Seine m'attire

De l'autre côté des vitres embuées et un peu sales

Des reflets plongent dans l'eau

Dans l'eau noire, dans l'eau froide

Les reflets d'or, les reflets d'argent, les reflets de lumière

Des reflets d'hier, des reflets millénaires

Des reflets, l'eau, qui coule inlassablement

Pas une vague, l'eau est calme juste un frisotis créé par cette petite brise pénétrante et insupportable de l'hiver

 IMG_3896.jpg

Les lumières du POPB un peu plus à gauche se reflètent

Les voitures passent dans une somptueuse ignorance de la péniche

La voie sur berge commence un peu à se reposer

Les automobilistes sont presque tous rentrés chez eux

Mais la ville ne s'arrête pas pour autant

Marie est arrivée avec Nico

Nous nous interrogeons, nos estomacs réclament

Le petit restaurant, tout petit, petit, petit, s'appelle

«La cantine»

Le serveur nous donne le menu hyper simple

Box de poulet au curry et riz

Nous en sentirons les effluves plus tard par nos voisins qui comme nous, sur notre invitation, aurons squatté la troisième des rares tables destinées aux repas, les autres dineront debout C'est super

J'aime

Ah oui il n'y a pas que du poulet il y aussi des bagels, des buns aux garnitures variées. Nous choisirons bagels au saumon et végétariens (avant on disait aux légumes !)

Ah oui, mais il faut boire...

De concert, nous choisissons sur l'ardoise, une bouteille de  Bourgueil

Très agréable, plus tard… pas beaucoup plus tard

Car la bouteille n'aura pas le temps de chambrer

Je découvrirais qu'il s'agit d'un vin bio,

La seconde bouteille suivra de près

 

Et la seine coule toujours et les reflets me fascinent

Et les bougies s'essoufflent

Les deux barmen derrière le petit comptoir du bar font affaires !

Heureux, souriants, agréable moment

Je range précieusement dans mon sac le bloc de ces si jolies feuilles de papier de toutes les couleurs. Un cadeau. Un arc en ciel de couleurs. Qu'en ferai-je ? Mystère.

21 heures

Mélanie micro à la main, un grand sourire qui envahit son visage, la console est installée, l'estrade est prête, la sono n'attend que le signe du départ

Les réjouissances peuvent commencer

Mélanie présente la soirée

Tout va être enregistré, filmé

Prochaine diffusion ?

Pas d'info sur le sujet

Il faudra aller sur le site de radio nova et scruter les programmes

Il y a du rap, en fait il s'agit d'une soirée musicale, un peu autour du rap

IMG_3890.jpgMarie est là comme une jolie parenthèse, invitée par Mélanie, autour de la musique

La musique des mots, lire des extraits de la lettre à Booba

Parenthèse de déclamation, de passion, de poésie, la musicalité des mots, comme une musique qui fait écho aux mots de Booba

Plus j'écoute ce texte plus sa force se révèle et s'en dégage.

Éditeur ? Y a-t-il un éditeur ?

Je sens un frémissement

Booba n'est pas loin

Je ne me souviens plus du nom des artistes vedettes de cette soirée

Je mettrai le lien, ils étaient bons musiciens, convaincus, authentiques

La foi dans leur art

La foi dans son art, y croire… le vivre

Il faudrait parler de Fadia

Super ambiance, Léa et moi : deux dinosaures comme elle le dira avec son grand sourire !  mais on s'en fout totalement ! être dans son plaisir

Il n'existe pas d'âge pour la joie, le partage et jouer à la marelle

Toujours viser le ciel !

Le ciel c'est quoi ?

Un sourire

Un carré de chocolat

Le soleil de l'aube

Un plat de spaghetti

Un bouquin dévoré

Un message d’amitié

On était bien le "clan des quatre" autour de Marie et du Bourgeuil

Chacun son style, chacun son âge, chacun sa vie c'est ainsi

Mais où sont les autres amis ?

 

Le grand chien éthéré flotte au-dessus de nos têtes, en lévitation, déjà souvenir,

son regard nous accompagne et nous nous en rêvons. Dernier regard, un adieu…

 

Le rouge aux lèvres, le rose au front, lovée dans son legging  léopard de Colombes, et d'un court short noir imitation "skaï" avec lacets sur les côtés et … Regret : nous ne verrons pas le T-shirt rouge et noir de "ma chatte" caché sous le grand pull noir pour protéger du froid de la nuit. Une autre fois

Ne pas trop le laver, ne pas faire baver les couleurs, ne pas les délaver

Elle, Marie, attaque la lettre à Booba, nous avions un peu choisi les passages

Un peu au hasard, un peu pour la musicalité, un peu pour le rythme, un peu, beaucoup parce qu'on aime

Ce texte, plus je le fréquente … plus  je lui trouve force et poésie.

Ne pas s'arrêter aux mots, aller plus loin chercher…

Marie lit.

Elle s'embrouille un peu intimidée, les bruits de la petite salle, peu à peu s'apaisent,

Plus un bruit

Marie peut lire dans le silence

Je vois le public attentif,

Encore, encore

- Lis tout !

Mélanie la soutient, l'encourage du coin de l'œil, elle est son invitée

Nous aussi ! on est devant la scène, serrées, il faut que çà marche

Nico filme

On y croit, on a raison !  

On écouterait bien encore plus, mais non c'est la fin

Applaudissements

Nous nous asseyons encore un coup de rouge, bientôt la fin de la soirée pour moi

Bientôt le téléphone sonnera, le mari de Léa lui dira qu'il est arrivé, qu'il nous attend devant le Buffalo, celui des enseignes lumineuses !

Son mari qui aura traversé paris pour la récupérer et me ramener, par la même occasion à la maison, nous traverserons sans encombre, mais avec bonheur un Paris qui ne dort que d'un œil

Un beau moment

La seine coule

Tout est beau

Tout est bien

Plus tard, la nuit sera envahie de ma toux et de mes insomnies…

La soirée aura été belle.



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M
<br /> Merci, c'est un très joli cadeau....... alors je le prends !!!! ON AVANCE ! <br />
Répondre
L
<br /> On avance.......<br /> <br /> <br />