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sans masque
le nez au vent
les joues rougies par une petite brise
les oreilles à l'écoute du silence
ou d'un oiseau qui s'égosille
les feuilles mortes qui craquent sous mes pas
tandis que les autres s'accrochent
en attendant un gros coup de vent
l'empreinte de mes chaussures dans la terre mouillée
les nuages qui courent dans le ciel
le bleu du ciel par intermittence
le soleil et ses doux rayons d'automne
la campagne
les champs
les prés
ramasser les châtaignes qui commencent à tomber
regarder les pissenlits pointant déjà le bout de leur nez
marcher
respirer
sourire
ouvrir ses chakras
rêver
aimer
humer l'odeur de la mousse
des champignons qui poussent
zigzaguer jusqu'à perdre haleine
oublier
tout oublier
de la ville
tout oublier
du covid
tout oublier
des mensonges
des jugements
des commentaires
insignifiants
voire dangereux
être là
juste là
profiter de la vie
sans masque
sans contrainte
sans angoisse
regarder le hérisson
voyageur imprudent
qui traverse la route
oublier qu'à ma montre
il va être 21 heures
et qu'en ville
il faudra rentrer se terrer
au moins jusqu'à
6 heures le lendemain matin.
je veux crier
je veux hurler
je n'ai rien demandé
on m'a trompée
on m'a trahie
maintenant
je n'ai plus
qu'une obsession
retrouver tous les miens
comme je les ai quittés
en bonne santé
dans leur tête
et dans leur corps
ce n'est pas gagné
mais il ne faut jamais
désespérer.
Et moi j'y crois.
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