Petit traité de vie intérieure (F. Lenoir)
Lorsque j’ai attaqué les derniers chapitres , je n’étais pas dans les meilleures dispositions pour lire des propos qui allaient mobiliser toute mon énergie intellectuelle, et ma réflexion. Une BD m’aurait mieux convenu. Pourtant, mon esprit devait être réceptif, malgré une nuit quasi blanche, perturbée par la crainte de ne pas entendre le réveil, dès potron-minet, horaire tellement inhabituel pour moi, et surtout un peu de jalousie et d’anxiété à accompagner mon fils préféré à CDG. Vol AF084 destination San Francisco. Tellement heureux de partir retrouver sa Californie et Guillaume. La peur que les retrouvailles avec SF, quittée en avril 2009, ne soient douloureuses. Entretemps, il y a eu New York, mais ce n’est pas pareil. Là, il y a vécu heureux et aurait tant voulu y rester. Enfin, ce ne sont peut être que des craintes de maman. Et puis, un petit earthquake, magnitude 4 , presque rien, mais une petite inquiétude de plus. La même que je vis lorsque je vais enItalie. A chaque fois, j’y pense et j’ai peur. Unefois, j’ai ressenti une petite secousse, le plafonnier battait la mesure au dessus de ma tête. Une autre fois, le sol de la cuisine s’est fendu. Chez nous peu de dégâts, mais je me dis qu’un jour, même si depuis le moyen âge rien n’a bougé… Assise n’est pas loin et a été frappée douloureusement, il n’y a pas si longtemps. Le souvenir du tremblement de terre de Palerme fin des années 60. Il y était pour son service militaire. Pendant des jours, j’ai cherché, en vain à avoir des nouvelles.
Ce matin : « ici et maintenant », « apprivoiser la mort », « l’humour » et enfin « la beauté » m’attendaient. Le crayon de papier à la main, dès le retour de CDG, mon éternelle tasse de thé, près de moi, j’ai repris ma lecture. Fièvreusement, j’ai souligné, commenté, marqué des phrases entières.
Un bonheur, tant je me suis retrouvée dans ce livre. Moi qui ai tant de mal à me plonger dans un bouquin, alors que j’ai tellement envie de lire. Celui ci ne m’est jamais tombé des mains. Je lui ai consacré ma plus belle attention. Et j’y ai lu des choses magnifiques. Ce livre est facile, peut être un rien démago, je ne sais pas, qu’importe. C’est un peu comme lire la recette de la mayonnaise. De l’huile, un œuf, du vinaigre, du sel. Des ingrédients simples. Il suffit de mélanger le tout. Oui, mais çà ne marche pas à tous les coups. Souvent on rate sa mayonnaise. Le livre c’est un peu çà, une approche pratique, des ingrédients, des tours de main, des trucs, pour nous aider à aller dans la vie. C’est surement cela que j’ai aimé. La forme m’a convenu. J’ai eu l’impression que tout était facile, que la vie était belle, qu’il suffisait d’attention, de partage, d’amour, d’écoute pour que la vie aille mieux. Une évidence en quelque sorte et en tous cas, l’expression du chemin que j’ai commencé à emprunter et que je n’ai pas l’intention de quitter. Le chemin de la paix intérieure.
J’y arriverai.
« Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c’est passer de l’ignorance à la connaissance, de la peur à l’amour » (extrait de la quatrième de couv.)
Lorsque j’ai vu Frédéric Lenoir à la télé pour la présentation de son ouvrage, tout de suite, je me suis dit qu’il devrait y avoir des propos qui me conviendraient. Les différents lecteurs, et présentateurs avaient d’ailleurs pointé la fluidité de l’écriture et des propos.
Où la philosophie, les Apôtres, Bouddha, Platon, Spinoza, Delphes et autres semblaient pouvoir être compréhensibles au lecteur lambda.
Où logiquement la religion, les religions sont présentes, jusque ce qu’il faut.
Puisque le « connais toi toi-même », « ici et maintenant » occupent mes pensées, je n’ai pas hésité. J’ai aussitôt acheté ce livre de deux cents pages et je ne le regrette pas. Il y a certainement des « défauts » mais qu’importe, j’ai appris, j’ai conforté des points de vue, j’ai écouté. J’aimerais maintenant partager. Et, j’ai enfin l’impression que les pièces du puzzle commencent à s’emboîter et que les réponses aux questions que je me pose depuis que je suis en âge de le faire arrivent. C’est très troublant. Mais si bon. Et tellement en complément avec les mardis.
Ce n’est pas l’addendum et son savoureux dialogue imaginaire sur : « qu’est ce qu’une vie réussie » entre Socrate et Jacques Séguéla, rebaptisé Julius Cretinus qui m’a le plus intéressé, encore qu’il y ait, sous un ton badin, des vérités bien envoyées.
Le livre est fini. Certains remerciements m’ont fait sourire. Je n’en dirai pas plus. Je suis cernée….