parfois
Parfois, les heures comptent pour des minutes, les jours pour des siècles, les mois pour des heures. Le temps décide du destin. Trop lent, trop rapide, trop tôt, trop tard.
J'ai le temps !
J'ai la vie devant moi, un peu moins chaque jour, mais l'horizon est loin, très loin, la barque qui viendra te chercher n'existe pas encore. Ni dans tes rêves, ni dans tes cauchemars, grâce au ciel. Elle n'est même pas un point naissant.
Les projets t'habitent, te propulsent au-delà de toi, t'emportent vers ton avenir toujours incertain. Une voiture folle dans la rue. Tout est possible.
Et puis, soudain, quelques mots en noir sur une page blanche. Tu sens, sans encore comprendre tout, qu'il se passe quelque chose, que plus rien ne sera comme avant. Tu ne peux pas le dire, le partager, ne pas paniquer l'autre, ne pas l'affoler. Juste l'écrire. Tes soupçons sont pour toi, ils ne regardent que toi. Personne ne doit pénétrer dans cette parcelle d'intimité. Chut !!! ce moment est à moi.
Alors le temps ne s'écoule plus. Le sablier s'est arrêté, tu voudrais que les heures durent des minutes, que les jours ne durent que quelques heures. Pire, tu voudrais abolir le temps, te téléporter dans les jours qui suivent pour savoir. Il n'y a peut-être pas d'urgence à savoir.
Peut-être trop tard, ou pas.
La vie peut basculer d'un moment à l'autre.
Et si les lignes de vie savaient depuis toujours !
L'autre rive se rapproche peut-être. Je ne sais pas.
Organiser, préparer, surement trop tôt. Je ne sais pas.
Tragédienne ? Qui sait ! comédienne ? Qui sait !
Angoissée : certainement encore un peu plus que les jours de soleil.
En attendant, les vilains mots, les vilaines pensées s'anéantissent d'elle-même, la page est blanche. Elle ne le restera pas.
Le souffle ne revient pas. Il lui faudra du temps pour revenir. Le chemin sera long ou ne sera pas.
J’ai besoin de temps pour poser les mots, pour tout dire, tout expliquer. Chacun ses besoins, pour moi c'est essentiel. Pas de voyeurisme, juste la vérité, enfin ma vérité.
Que le soleil revienne, que les fleurs me sourient, que la vie soit belle.
On verra demain ou après-demain.
Toutes ces longues heures à attendre. Attendre. Le reste ne compte plus.