la page blanche
la page blanche
Et tes yeux si doux qui me regardent.
La page blanche
Comment vas-tu ? Ne pas me demander.
Les cataractes qui tombent en déluge de nuages effrayants
La page blanche
Le cœur triste
Les mots par milliers qui envahissent mon âme
Une alarme sonne. Une voisine vient me chercher
L'alarme ? Quelle alarme ? Pas entendue.
Douleur, tristesse en moi
P. et B. mes "douces" molécules alliées qui m'accompagnent.
Desserrer l'étau.
L'angoisse qui m'a étreinte.
Un motif de trop, inutile, inadapté
Je devrais m'en moquer, il ne me concerne pas
Il ne m'était pas destiné
Quitter de nouveau FB.
J'aimerais y voir de jolies photos, de jolis mots, des mots d'esprit, des mots d'amitié, de tendresse.
J'aimerais y partager de l'émotion, du bonheur, des soucis, des chagrins, des tristesses.
"Je n'aime pas" n'existe pas. Il doit y avoir une raison. Revenir à l'origine.
La page blanche
Son regard est inquiet.
Lovée sur mes genoux
sa chaleur apaisante
Elle sent que je ne vais pas bien
Vacances, douze heures d'avion
Réveille-toi, c'est sa vie.
Il doit râler parce qu'il fait trop chaud
Et que "l'on peut toujours rajouter une couche, mais pas en enlever"
La page blanche
Maussade, je suis maussade
Le mot m'est venu fortuitement
Il tombe très bien.
Mossad ? Comment expliquer qu'il n'y a rien de commun ?
Qu'il ne faut pas tout mélanger !
Mossad moi, enfant élevée dans la haine des juifs.
et tout ce temps pour chasser toutes ces haines enfantines.
Chacun une place, moi y compris.
La haine de l'allemand, la mort d'une tante pendant la guerre
La mère détruite à jamais
La boucle est bouclée
Héritage. Jamais relevée de la faille
Électrochocs, incompréhensions, maisons de repos,
Asiles psychiatriques : le juste mot
Torture de l’âme
Page blanche
Je ne comprends pas. Je ne peux pas comprendre
Le cœur en désordre, la tête en vrac. Les larmes qui n'attendent qu'un mot de trop pour se déverser.
La page blanche
La page grise
Les idées sombres
Les idées noires
Juste sauvegarder ce qu'il m'aura fallu une vie à constituer, grain par grain, à quel prix ! Bis repetita. Pourtant, je ne voulais pas, je luttais, j'avais déjà vécu, je ne voulais pas renouveler. Impossible.
Ne rien devoir à personne. Je ne dois rien à personne. Ma liberté. Le conjuguer à tous les temps à tous les modes.
Nuit blanche prise de conscience.
D'autres combats. L'âge est passé là-dessus.
Les cheveux blancs ne donnent pas la sagesse, plutôt, la rage, la tristesse, sentiments mélangés entre pugnacité et résignation.
Constater combien les années se raréfient. Le sablier. Le compte à rebours.
Peurs : peur de la maladie, peur de la mort, peur du sablier qui s'égrène et qui ne pardonne rien. Les douleurs du matin. L'humiliation : "retraitée" ! Comme si la vie d'avant n'existait plus, comme si tu n'avais jamais été productif, inventif, vivant.
Je suis vivante !!! malgré tout, malgré moi, malgré eux.
C'était déjà hier ou avant-hier. Je porte encore ce mot aujourd'hui, malgré…
Maussade
La page blanche
La boule dans le ventre
Le souffle qui ne revient pas
Comme un blast qui te dévaste
Période nauséabonde
La page blanche
Plus envie de refaire le monde. Mon temps est passé, trop difficile déjà de sauvegarder quelques miettes de celui-ci.
Je commence à me lasser, je veux vivre, respirer, voir les fleurs pousser, le soleil briller, je veux être libre, ne rien devoir à personne. C'est mon droit et j'essaie de me l'appliquer.
Partir loin, vers le soleil, vers la paix, ma liberté. Ne plus penser.
Une fenêtre ouverte :
répéter les textes écrits pour le spectacle sur Nougaro. Chansons nostalgiques, pleines de poésie et d'amour, écrites par des dames indignes aux passés bousculés... Mise en danger, souvenirs de moments heureux, de douleurs et de tristesses infinies. Chanter, même faux, même mal… s'évader, s'exprimer, rêver que l'on est jeune, belle et désirable. Ou pas. S' aimer comme nous sommes. Accepter.
Mettre ses beaux atours. Ils seront gris, blanc et noir dans des harmonies personnelles. Porter une écharpe blanche, mon idée, j'en suis fière pour rendre hommage à Nougaro et à un couplet d'une des chansons.
Je vais chanter, chanter, chanter, chanter...
La page blanche attendra.