le bol (épisode 2)
Mais que c'est bon !
cette complicité retrouvée
cette chaleur animale
qui m'avait abandonnée
elle m'aime,
je le sais, je le sens, je le vois
un autre regard
un regard tendre
la sensualité est partie
il reste autre chose
une tendresse, une admiration
elle se rend compte combien j'ai souffert
pendant toutes ces années
il a fallu que je montre mes failles,
mes fêlures (jeu de mots !)
pour qu'elle me voie enfin comme je suis
un bol plein de tendresse
ce matin, elle m'a choisi
timide et craintif je craignais sa colère
après l'épisode d'hier
vous savez, le pain grillé et le premier texte
et tout et tout
en fait, je la vois comme si un mur était tombé
comme si une clé coincée et rouillée avait enfin
consenti à ouvrir une nouvelle porte
une porte plus pleine, plus lumineuse
elle est belle quand elle est calme
quand elle est là et que le monde existe autour d'elle
pas tout le monde, n'exagérons pas !
Plus tard…
je souris, mes couleurs sont plus vives,
ses lèvres sur mes lèvres
je m'égare, je rêve,
elle lui a dit, il a compris
je ne suis pas un bol ordinaire
dorénavant, j'ai mon existence
ma vie va changer elle a déjà changé
au lieu de me jeter dans le lave-vaisselle
elle frotte délicatement tout mon corps de son Mir bleu
qui ne la quitte jamais
le bleu des mers d'ailleurs
le bleu des mers de ses rêves
elle ne nage pas
elle aime caresser la surface chaude de ces eaux chaudes
elle aime se brûler les pieds au sable blanc
ou mieux au sable noir des volcans
je suis heureux !
J’ai du bol !
Mais je m'égare
ne pas perdre la raison
revenir au sujet
donc, disais-je
elle m'a lavé au Mir
puis délicatement dans un joli torchon
tout propre, rien que pour moi,
longtemps elle m'a frictionné
elle ne me lâchait plus
heureusement en même temps !
car pour le coup elle m'aurait suicidé !
Et le suicide je n'en veux plus
la vie est revenue
chiwawate peut dormir tranquille !
Ah oui !
Je brille de mille feux
elle me regarde avec les yeux de Chimène
mais qu'est-ce qu'elle fait ?
Elle est folle ! elle me tient dans ses mains
nous quittons la cuisine
non ! elle ne va pas aller me jeter dans le grand container marron
au secours ! j'ai peur ! mon cœur s'emballe
mon smiley de visage pâlit
mes confettis s'affolent et se bousculent
bling-bling mon émotion est à son comble
non ! pas la porte !
Étrange ! elle tourne à gauche
je ne comprends plus rien,
mais qu'est cette grande cage
ses pas sont moins surs
ils marquent le pas
on dirait un pachyderme
ou ce que je peux imaginer
comme tel c'est bizarre,
sa démarche est différente
comme cadencée
la lumière change
dans ses mains , protégé
je n'ai plus peur
pourtant je n'ai aucune idée de l'endroit où nous allons
un long couloir
une porte
de la lumière
une dalle de verre
oh ! c'est froid à mon pied
elle vient de me poser
c'est son bureau
son ordinateur n'est pas loin
je suis sauvé
plus jamais je n'irai dans la cuisine
je regretterai ses mains douces
et le thé fumant
plus important
je sais ! je suis son ami
elle est mon amie
la vie est belle
elle me trouve très pâle
la frayeur est encore un peu là
bientôt il n'y paraitra plus
une petite rougeur de fierté
viendra illuminer mes joues humides
ce n'est plus le thé
c'est l'émotion
elles perlent venant de je ne sais où
deux petites rigoles tombent lentement de mes parois
je suis vivant