la tortue et la tortue
La tortue assise sur son céans
Regarde vers l'océan
Rectification !
Rêve d'eau, de mer, d'océan
Toute déboussolée
Vers où se tourner ?
Ne plus tourbillonner
Ne plus se prendre pour le lièvre
Et faire semblant de gambader
La tortue n'a que l'âge de ses artères
Comme vieilles rues défoncées
Usées par le passage sans retenue
De substances toxiques
De substances magiques
Qui déglingue la mécanique
La tortue assise sur son céans
N'est même pas en colère
La sentence était connue
Le matin sortir sa tête
Folâtrer parmi les mots
Renifler les fleurs
Et l'odeur de la rue
S'arrêter devant un pissenlit
Trouver qu'il est joli
Arracher une mauvaise herbe
Se prélasser sous la tonnelle
Privée de tout
Privée de rien
La vie est à ce prix
Vivre ta vie
Le soir ; mettre les pantoufles
t’emmitoufler dans ton plaid
Tu n'es pas un lièvre
Folle que tu es
Mais tu sais quoi...
Va ton chemin
Crois en toi
Jamais le lièvre ne te rattrapera
Une patte, et hop,
L'autre patte,
Un regard à droite,
Un regard à gauche,
Et continue ta route
Ne te laisse pas distraire
Tu verras on y arrivera
Tu es triste ?
Même pas
Quitte tes paradis artificiels
En vente libre dans toutes les bonnes boutiques !
Arme-toi de patience
Reste-toi, que toi
Et tout ira bien
Tu vois ! tu as déjà trouvé
Où acheter les classeurs
De toutes les couleurs
Juste avec deux anneaux
Un petit exploit dans ce monde standardisé
Sois-en heureuse
Pour aujourd'hui cela devrait suffire
Le soleil t'accompagne
Sors fièrement ta tête
Tu n'as rien à redouter
Relis les mots que tu as reçus
Ils t'ont plu
Ils t'ont peut-être plus bousculé
Que tu n'aurais cru
Prends les
Ils sont à toi
Tu ne dois rien à personne
Vas-y tortue, écris ton poème
Toi qui es un si un beau totem
Longue vie
Liberté
Fais comme les vraies,
Les Caroline, les Sidonie, les totoche
Rentre dans ta carapace
Laisse passer l'orage
Laisse passer le mauvais temps
Le beau temps reviendra
Tu ressortiras ta tête
Tu verras…
La vie peut être belle
Ne l'attends pas
Elle viendra un beau matin
Tu en seras ébaubie
En attendant, faire cuire du riz
Du blanc, du sauvage, du rouge
De toutes les couleurs
Les couleurs de ton cœur
Les couleurs du bonheur
Et si en plus çà te fait du bien
Alors, pousse un cri
Un cri qui montera jusqu'au ciel
Qui crèvera les nuages
Et qui te soulagera
Prends ton souffle
Vas-y ! crie !
Autorise-toi le bonheur