tu la braves...la canicule
Tu la braves…
cette chaleur insupportable qui s'appelle canicule,
ces journées de torpeur quand le thermomètre
décide qu'il ne bougera pas d'un iota, enfin pas d'un degré
ou alors seulement dans le sens ascendant.
Au début, c’est agréable, il fait chaud,
c'est l'été, on ne va quand même pas se plaindre.
Un jour, deux jours, trois jours…
tu supportes
tu commences mollement à t'organiser
tu mets les bouteilles d'eau dans le frigo
tu sors le ventilateur celui que tu poses sur ton bureau
tu fermes un peu plus les volets
mais tu laisses les fenêtres en partie ouvertes.
Tu bois encore ton café chaud,
tu t’habilles encore avec tes jolies robes d'été
si peu portées sur 365 jours
tu manges encore des plats chauds
bref, tu n'oses pas t'avouer
qu'il fait vraiment chaud
et que ça va durer.
Tu prends une douche fraîche le soir
avant de rejoindre ton lit,
les nuits sont encore à peu près supportables,
les volets ouverts sans clim ni ventilateur
tu as juste repoussé la couette au pied du lit…
alors, à quatre heures du matin
lorsqu'un petit vent frais te balaie la pointe des pieds
tu la remontes et tu te rendors.
Pour le jardin c'est pareil, tu arroses un peu plus
mais pas avec excès, tu comptes sur la nuit
pour réveiller les hortensias un peu fatigués
de leur longue journée au soleil.
D'ailleurs, tu ne notes rien sur ton agenda,
mais au quatrième jour, et surtout à la quatrième nuit
tu commences à réaliser que le thermomètre
la nuit ne baisse plus et que tu subis une
atteinte caniculaire majeure.
Ta belle organisation vacille
plus rien ne va
le thermomètre s'affole et toi aussi
tu as enfin branché la clim
même si ce n'est pas ce que tu préfères
tu n'ouvres plus les volets ou alors très tôt le matin
en te levant déjà épuisée de ta nuit chaotique.
La petite chienne non plus ne comprend plus rien
elle veut rester dehors…
par prudence, mieux vaut la faire rentrer.
Puis, un beau soir, Tu ne bois plus que de l'eau froide et des cafés frappés
tu manges froid, imaginer un plat en sauce te ferait vomir
tu as rempli le congélateur de pots de glaces
qui fondent comme neige au soleil
dans ton estomac en surchauffe,
tes bras collent sur le marbre noir veiné de blanc de la table
il est temps de prendre un peu de repos au frais,
tes yeux perlant de sueur sur tes joues,
toi qui n'as plus de larmes depuis longtemps.
Plan Orsec au jardin, épargner l'eau, mais ne pas laisser mourir les plantes que tu as eu tant de mal à faire pousser.
Tu t'es fait une collection de parasols, à fleurs, unis, carrés ou ronds,
ils sont ouverts jour et nuit dans le petit jardin.
Les hortensias ont soif, très soifs…
tu as voulu jardiner ; tu en es quitte pour prendre une douche et te sécher.
L'impression que cette chaleur te galvanise,
te donne des ailes pour agir,
alors que la sagesse voudrait que tu restes au calme dans ton canapé
ou un transat dans le jardin (j'oubliais les moustiques tigres, indissociables de la vie au jardin)
Dire que c'est du courage, toute cette activité, je ne le crois pas
c'est plutôt une sorte d'énergie qui surgit avec la chaleur
comme un moteur qui se mettrait en marche
un peu d'air (ou un peu plus !) pour me rafraîchir
et te voilà parti pour agir, jardiner, et résister pour un certain temps à cette situation cataclysmique qui ne va pas s'arranger.
Cependant, je me souviens lorsque nous allions sur l'Adriatique,
nous avions aussi chaud qu'aujourd'hui, mais c'était l'Adriatique…
je me souviens en extrême Orient ou dans l'Océan Indien,
nous luttions contre la chaleur intense !
Il parait aussi qu'il faisait très chaud le jour de ma naissance
un jour de Pâques, il y a des décennies.
Je me souviens des "un mois de mon fils" ; nous avions passé la journée au Bois de Vincennes pour moins étouffer.
Je me souviens de tant d'autres moments, mais j'étais beaucoup plus jeune,
c'est peut-être ce qui fait la différence.
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