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C’est l’automne
C’est une banalité
C’est un marronnier
Comme disent les médias.
Le ciel est gris
Couleur plomb
Sans espoir d’éclaircie
Sans espoir de soleil
Un ciel parisien
Tout est dit
Tout ce que je n’aime pas.
En ce 17 novembre
Jour de ma fête
Mes parents n’auraient jamais oublié
Maintenant c’est devenu désuet.
Je viens, titubante, de quitter mon lit
Sale bronchite qui a ruiné les bienfaits de l’air maltais
Me laissant sur le flanc.
Je regarde par la fenêtre
Le regard vide
Avec cette envie de rien que je connais bien
Avec cette envie de tendresse et de câlins.
En ce début d'après-midi
Encore le matin pour moi,
J’attends que mon thé infuse
Dans une jolie théière en forme de tortue.
Je suis les volutes de fumée
Qui s’échappent de la théière
Et je hume avec délectation ces parfums doux
Et vibrants venus du bout du monde
Voyage olfactif mêlé de souvenirs.
Le grand chêne majestueux de l’église évangéliste baptiste me fait face,
Encore paré de feuilles aux couleurs mordorées
Un énorme nid de frelons asiatiques
Se découvrant en cette fin de saison.
Un homme, les mains dans les poches,
Vêtu d’une longue gabardine beige
Traverse lentement le grand terrain, se dirigeant vers sa voiture
Le cheveu gris, un peu rare, le dos un peu voûté aussi
L'âge ou le froid, ou les deux.
L’église est fermée pour la semaine
Les fidèles sont déjà rentrés chez eux
Les enfants qui jouaient sur le terrain doivent maintenant déjeuner
Autour d’une table garnie d’un repas réconfortant du dimanche.
En automne, seules, les couleurs sont belles
Dans mon jardin, la glycine est encore verte
Pour le reste ce n'est que tristesse.
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