Elle était chenille, engluée dans son cocon
Leurs chemins, peu à peu, se sont éloignés.
Le temps les a séparés.
L’amour en substance s’en est allé.
Il ne reste rien de leur fougue,
de la passion qui les animait,
du partage des sentiments,
des moments les plus intimes.
Chaque instant était unique,
ils les sublimaient et grandissaient ensemble.
L’un sans l’autre était impossible. Ils étaient un.
La vie en vase clos leur convenait fort bien.
Ils en avaient oublié la famille, les amis.
Deux cœurs, deux êtres, une vibration à l' unisson
Le cercle s’agrandit, ils furent trois. Le partage commença. La discorde, les malentendus suivirent. L’inégalité des choses, le repli de l’un, l’obligation de l’autre de gérer le nouvel arrivant. Cela dura longtemps. Au fil des années, les choses empirèrent. Rien de spectaculaire : une vie.
Sans paroles, sans heurts, sans violence. La lassitude. Lui, commença à sortir plus. Il la laissait seule. Elle aurait souhaité en faire autant.
Comment s’évader ? Y réfléchîr... elle s’inscrivit à des activités diverses. Elle n’osait pas franchir le pas. Aller plus loin. L’éducation, l’habitude. Envoyer balader ce qui avait été son quotidien pendant tant d’années.
Elle était chenille, empêtrée dans son cocon. Elle rêvait de devenir un beau papillon qui irait juste butiner les fleurs. Ne pas faire de mal à l’autre. Mais, vivre, rire, oser, s’amuser, puisqu’ils partageaient si peu ; quelques miettes de vie, les factures du plombier et les sempiternelles vacances au bord de la mer où elle n’avait plus envie d’aller.
Le papillon ne sortait pas, jusqu’au jour où elle décida, contre vents et marées, d’agir, d’être elle pour elle.
Comme un enfant qui fait ses premiers pas dans un youpala, elle essaya des petites escapades diurnes, puis nocturnes, toujours rentrée au bercail pour la nuit.
Petit à petit elle s’enhardit. Elle osa. Elle le laissa ainsi que toute la maisonnée une nuit, puis plusieurs nuits.
Elle n’avait plus peur. Elle n’était plus inquiète. Il lui fallut beaucoup de courage.
Puis un jour, une amie eut un pépin dans sa propre vie. Juste le mauvais timing.
Fébrilement, elle réserva un billet d’avion.
L’audace. Il y avait tant d’années qu’elle ne l’avait plus fait. C’était avant lui. C’était pour lui. Cette fois-ci c’était pour elle.
Elle partit l’angoisse au ventre, une ville à découvrir.
Tout laisser pour un temps derrière elle. Elle le fit. Maintenant, elle sait qu’elle le refera, l’obstacle est dépassé.
Elle gère son avenir, son présent sans regretter son passé.
Avoir osé. Elle ne s’en croyait plus capable.
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NB : rewriting texte 24/09/2010