je me suis levée pour écrire
Après une nuit presque réparatrice
Je me suis levée pour écrire.
Mais en ouvrant les volets,
je t'ai vu toi le soleil qui m'appelait
et me faisait un clin d'oeil
gros comme un univers parallèle
toi qui étais absent depuis si longtemps.
Alors tu sais quoi, j'ai tout oublié
j'ai oublié, les mots et les maux
et je n'ai plus vu que toi
transperçant les nuages de tes rayons ardents.
Sans plus attendre j'ai couru dans mon jardin
oubliant que les moustiques tigres guettaient pour me faire la fête
et je te pique à droite,
et je te pique à gauche
et je te pique devant
et je te pique derrière
Ne jamais sortir sans avoir mis la petite crème
au parfum des tropiques
autre domaine des moustiques.
Résultat : les jambes en compote
ça me gratte, mais tu es là et ça n'a pas de prix
je vais reprendre la pelle, le râteau,
le basilic à rempoter
le nandina qui a poussé n'importe comment
et qui a besoin d'une grande coupe
la vigne dont je pourrais me faire une robe
à défaut de savourer les grappes
puisqu' elle a décidé que c'était niet
même pas un grain pour les moineaux.
L'olivier, lui, me ravit,
je vois plein de petites promesses
oblongues et d'un si joli vert,
le figuier me donne aussi cette joie
des futures figues qui jour après jour
vont se gonfler
passer du vert à un jaune doré
que je n'aurais plus qu'à déguster
lorsque leur couleur miel
sera le signal d'un fruit juteux, sucré et délicieux
qui viendra couler dans ma gorge avide de soleil.
La menthe, qui ne se gêne pas pour pousser n'importe où,
m'enivre de son parfum
rien qu'en frôlant les feuilles,
et le concert continue avec les feuilles de la sauge
veloutées sous mes doigts gourmands
dont j'ignorais l'existence jusqu'à l'Italie.
Je suis sur un petit nuage
l'herbe n'est pas verte,
d'ailleurs, il n'y a pas d'herbe
mais des herbes folles
à l'unisson avec les rues de ma ville
qui se dit écologique ? !
Le jardin n'est pas propre,
il a plu,
l'automne en été,
j'avais commencé mon jardin idéal
la saison en a décidé autrement
je ne renonce pas pour autant
il faut tout recommencer
mais tu es là…
alors comment résister
comment ne pas supporter les moustiques tigres
comment ne pas se baisser pour ramasser les feuilles mortes
qui commencent à pourrir
Et puis s'asseoir sur une marche,
pour t'offrir, mon visage et mon corps
une simple marche,
celle qui m'a valu une chute inoubliable
encore gravée dans ma chair.
La petite chienne allongée à côté de moi,
prête à recharger ses batteries en vitamine D,
n'attendait que ton retour,
pas besoin de chercher où le soleil est...
il suffit de la chercher
Le moral reprend des couleurs,
la nature et la vie explosent enfin
c'est beau la vie,
tu veux bien rester un peu...
beaucoup
passionnément
à la folie...
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