là-haut près du moulin
Poésie parue dans le n° 52 de la revue PLEIN SENS de LA RUCHE DES ARTS
sur le thème "chemins"
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Perdue dans ses pensées
elle cheminait vers le sommet de la butte.
La dame était belle,
icône d'un romantisme désuet mais délicieux.
Son bibi de paille au grand ruban bleu comme le ciel,
et son ombrelle de dentelle fine, protégeaient son visage diaphane.
Sa robe de mousseline claire se soulevait légèrement à chacun de ses pas.
découvrant un peu de ses chevilles à la peau de porcelaine.
Ses longs cheveux blonds retenus par une luxueuse épingle d'opale,
brillaient dans le soleil timide de cette fin de journée automnale.
Soudain, arriva une bourrasque d'un vent fripon,
un grand bruit s'en suivit,
la jolie dame avait chuté de tout son long.
Un filet de sang serpentait entre les pavés,
du petit chemin de la butte,
se mélangeant au rouge d'une tuile cassée.
Sa grâce s'était évanouie, son regard était vide.
La dame s'en était allée
perdue dans ses pensées
là-haut près du moulin
un dimanche chagrin.
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