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Publié par la tortue à plumes

Dimanche matin,
ou un autre jour,
en juin
ou un autre mois,
 
la pendule égrène les heures et les minutes
le soleil ne s’est pas levé
elle l’avait attendu
alors elle a posé un pied par terre
vérifiant, en mettant son pied dans sa pantoufle qui n’était pas de vair
que c’était bien le pied droit qu’elle posait en premier,
on n’est jamais assez prudent !
même si la folie habite son cerveau
et peut-être est-ce justement la raison,
il ne faut pas négliger le premier pas du matin.
 
Affalée sur son coude,
elle rêve 
même pas !
elle escalade des montagnes plates
elle traverse des mers asséchées
le ciel est couleur de drap 
autrefois blanc qui dorénavant
étale sur le lit une teinte défraîchie
comme ses amours
une teinte grisâtre
des plus affligeante
demain c’est promis elle changera les draps
elle mettra des couleurs vives
rose, jaune, orange, vert
des rayures
des pois
des couleurs gaies
des couleurs de l’été.
 
Ce matin
elle se croit en automne
elle est perdue
déjà que depuis de longs mois elle ne vit plus normalement
 
voilà que l'automne est arrivé
avant que le printemps ne parte.
c’est à n’y plus rien comprendre
les hommes marchent sur la lune
mais sur la terre ils marchent sur la tête.
 
masqués, démasqués,
remasqués, redémasqués
 
confinés, déconfinés, reconfinés, redéconfinés,
elle a arrêté de compter !
que faire ?
alpha, beta, delta, 
ce n’est ni l’alpha ni l'oméga
c’est juste un p… de virus qui ne veut pas nous lâcher
mais, qui a lâché ce virus sur le monde ???
il était déjà assez malade sans lui !
déforestation,
pollution,
émigration,
 
son bras est lourd
son coude lui fait mal
elle a posé tout le poids de ses angoisses,
de ses questionnements qui envahissent sa tête, 
sur sa main 
et elle n’est pas Atlas qui tient le monde à bout de bras
elle n’est qu’elle
déjà une petite vieille aux dires de la société, 
ce qui a le don de l'exaspérér,
 
elle porte son petit monde à bout de bras
 
il s’est passé de jolies choses en juin
des moins jolies choses
de la musique, des chansons, du soleil
des tchin tchin de retrouvailles
le masque pas loin
 
les roses n’avaient jamais été aussi belles
jusqu'à ce que la pluie 
telle le déluge n’en décide autrement
depuis quelques jours
les pétales sont éparpillés par terre,
façon puzzle, comme aurait dit..
c'était un autre monde
pas celui d'avant
mais celui d'encore avant
 
un coup d’oeil à la fenêtre
il fait trop frais,
elle est fermée
de l’autre côté, le jardin arbore un manteau de pluie
qui s’étale sur les feuilles 
sur les pétales délicats des fleurs qui résistent
et qui se délectent 
comme le papillon va avec sa trompe
au fond de la fleur chercher le suc dont il a besoin
le papillon il est libre
il n’a pas besoin de passeport sanitaire 
pour traverser le monde à tire d’ailes
sur plusieurs milliers de kilomètres
le papillon il est beau
le papillon il est robuste
même si sa vie est éphémère
 
quand j’était petite avec mon épuisette
je leur faisais la chasse dans le jardin de mes grands-parents
 
les papillons de mon enfance étaient beaucoup plus nombreux
 
j’ai les yeux humides comme le temps, comme ma gorge qui gratte sous la pollution
ici c’est la banlieue parisienne
 
ça y est je repars en enfance, chercher le suc et la sève dont j’ai besoin pour affronter le présent
pas toujours réjouissant
il pleut
c’est un constat`
je n’aime pas la pluie
mais comme la nature, avec modération, aime l’eau qui descend du ciel,
alors, je me tais, je regarde, le ciel qui nous tombe sur la tête en me disant qu’un jour le soleil reviendra
et qu’en attendant, l’important est que ma vie coule dans mes veines
même s’il y a un peu de peine dans mon coeur et dans ma vie
dans ce quotidien monotone et monochrome
 
les arbres sont immobiles
ils attendent avec moi
quelque chose qui ne vient pas
 
les oiseaux passent dans le ciel
ils ont remplacé les avions
qui ont disparu au dessus des nuages
ils iront atterrir dans une grande poignée de minutes
à Roissy ou au Bourget
les voyages recommencent
pas pour moi
trop tôt
trop fatiguée
pas envie de cet ailleurs 
 
la vie reprend
la vie reprend ?
la vie reprend !
alors il faut le dire
la vie est belle
 
tiens ! 
bientôt les mirabelles
c’est pour la rime
c’est pour le plaisir
et les souvenirs
 
25ème degré
qu’importe la dérision n’a jamais tué personne
au contraire,
elle aide à supporter, avancer, relativiser.
 
la journée sera belle
et je sais pourquoi
mais ça je le garde pour moi
c’est mon cocon
mon petit cocon
ils sont mes trésors
que je chéris plus que tout
bientôt je vais sonner à leur porte
et le soleil sera là
dans les coeurs
dans mon coeur
et ça sentira bon l'italie dans les assiettes.

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photo de couverture :  sculpture signée Henri de Miller Les Halles -  Paris 1

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