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C'était un temps de paix
de calme et d'insouciance
le ciel m'habillait de son bleu profond.
Ta main dans ma main,
tes yeux dans mes yeux,
tout respirait le bonheur.
Nous venions de nous marier,
contre vents et marées
et l'avis de la famille.
Ils ne le savaient pas encore
dans quelques mois
naîtrait notre fils.
Les rumeurs ont enflé
les journaux étaient alarmistes
et puis la lettre est arrivée.
1er août 1914,
ordre de mobilisation générale,
je devais te quitter.
Mon monde s'effondrait,
tu allais tellement me manquer
La fleur au fusil je suis parti.
Dans les tranchées
brancardier, j'ai vécu les horreurs
je vomissais la haine et la douleur.
Les bombes pleuvaient
dans un fracas incessant
emportant hommes et bêtes sans distinction.
Mon seul plaisir étaient les mots d'amour
que je n'écrivais que pour toi,
Et puis, un jour ce fut la paix.
J'avais tellement changé !
tu ne voulais pas me laisser entrer
dans notre maison.
Je ne suis plus, les poilus ne sont plus
La paix par intermittence
et la guerre en pointillés ici ou là…
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parution dans le n° 44 PLEIN SENS - La ruche des Arts -
illustrations : Sabine
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