Il fait un temps à somnoler
Il fait un temps à somnoler, alors je somnole
puis je m’endors
je me laisse porter par le calme hivernal qui règne dans la maison.
La petite chienne dort, je sens son souffle dans le creux de mon cou,
elle m’apaise
elle sait comment calmer mes angoisses, mes douleurs, mes doutes,
son seul souffle léger comme une plume me suffit.
Maintenant je dors
je rêve de mille petites choses, des petits riens
des fragments de bonheur
des miettes de joie
d’instants de rire
d’un gâteau à la crème qui fondrait dans ma bouche
d’une balade à l’ombre de grands arbres
puis d'une grande tasse de chocolat encore fumant.
La nuit est tombée
je viens de me réveiller
toujours sous mon plaid
la petite chienne continue son long sommeil
je reprends ma lecture.
Pour une fois, je ne suis pas en Islande
je suis montée un peu plus haut vers le nord
vers la Laponie,
un meurtre a été commis
un pasteur a été tué, dans son église, très salement amoché par l’assassin.
Un dimanche à lire
voilà qui est rare
même si c'est un polar.
Besoin de ce calme
de me retrouver moi rien que moi
sans autre objectif que de passer
cette journée du dernier week-end avant Noël
comme si le temps s’arrêtait
comme si rien ne se passait à l’extérieur
comme si les gilets jaunes n’avaient jamais commencé la révolution
et mis le désordre dans mes pensées
comme si mes cadeaux de Noël étaient déjà emballés.
Je ne demande rien.
Encore qu'un bon feu de cheminée bien craquant et bien odorant me ferait le plus grand plaisir ;
je me contente du scintillement des guirlandes lumineuses qui décorent ma maison,
de la lumière douce qu'elles diffusent
et du parfum fraise de ma bougie qui brûle joyeusement
dans son grand bocal rose.
J’ai repris mon livre et lu quelques pages.
Je me plains du froid, mais dans mon histoire il fait -15° à Kiruna,
du coup je sens le froid qui me pénètre
la neige qui rentre dans mes chaussons
mon nez qui se gèle
et mes yeux qui se collent de givre.
Le livre vient de tomber de mes mains,
je me suis de nouveau endormie
je suis en mode clignotant
cinq minutes de lucidité
cinq minutes d’obscurité.
Je ne sais pas lesquelles je préfère
je vais y réfléchir avant de replonger
dans les bras de morphée
ou d’aller boire un café.
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