l'automne
Rayon de soleil au travers des branches.
Les feuilles tombent, virevoltent, l'automne est arrivé.
Le ciel est encore bleu piqueté de gros nuages blancs pommelés.
Une légère brise agite les branches de plus en plus dénudées.
Mouvement perpétuel de la nature qui vit, qui respire.
Un oiseau traverse l'espace, s'élève, suit une feuille dorée, l'attrape puis continue son chemin.
Au sol, les insectes engrangent les petits copeaux de bois, les baies tombées des haies, microscopiques miettes d'une vie finie qui retourne à la terre pour le futur long hiver et préparer le prochain printemps.
Les herbes folles se défient des traverses du bois vermoulu et du ballast pointant fièrement leurs tiges vertes.
Géométrie d'un ancien temps, les rails métalliques dont le bruit résonne encore aux oreilles des passants, s'étirent sans fin le long du boyau vert.
Un enfant dit :
- maman, on dirait une échelle qu'on aurait oublié par terre.
- papa, est-ce que tu veux essayer de la relever, je suis sur qu'elle monterait jusqu'au ciel. Je pourrais faire un bisou à mamie.
Un chat, indifférent, pose avec délicatesse ses pattes sur les traverses comme s'il jouait à la marelle.
Immobilité du moment.
Les passants s'éloignent, le garde vient de siffler la fin de la journée.
Bientôt les portes vont se fermer. La nuit tombera. Les hérissons sortiront pour aller à la chasse pour nourrir leur famille.
Les wagons resteront immobiles.
La coulée verte se refermera sur ses mystères, son passé.
Souvenirs des locomotives à vapeur,
Souvenirs des wagons transportant des voitures,
Souvenirs d'un autre temps où le passage à niveau rythmait la vie des deux côtés de la rue.
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