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Publié par la tortue à plumes

Tout se mélange dans ma tête.

Le livre. Son thème. Le kindle. Les attentats à Paris. Le darknet et les bitcoins.

Livre que je reçois à deux niveaux : le thème et le support.

Le thème qui n'est a priori pas mon univers littéraire plutôt orienté vers les flics déglingués par la vie, leurs névroses, leurs psychoses. Les vieux trenchs, les paquets de clopes, les litres de café et l'alcool éventuellement surtout si la latitude du pays fait que les nuits sont souvent plus longues que les jours.

Pour ce bouquin, merci Facebook. Un post, un pitch, une couverture (comme quoi, il y a de jolies choses sur FB !).  Avant un apéro "numérique", un jury, une amie (des amis). Il était alors temps que je me lance. Et puis le darknet et l'édition disponible pour mon bon vieux Kindle ont fait le reste.

Kindle ou liseuse, comme Frigidaire et réfrigérateur. Je n'aime pas ce nom, il me rappelle les couvre-livres de cuir qui servaient à protéger nos précieux livres, dans un autre siècle ou le petit chandail en maille, que justement nous portions à l'heure de lire au chaud dans notre lit. Accessoires que les moins de vingt que dis-je, de trente et même de quarante ans et plus ignorent jusqu'à l'existence.

On ne reçoit pas les mots de la même façon sur ce petit rectangle de plastique. On passe de la verticalité à l'horizontalité ou le contraire ou quelque chose dans le genre qui me surprend encore. Ma lecture est plus rapide, plus transversale, que pour un livre papier, pas moins efficace pour autant. Pourquoi ? Je ne cherche pas la réponse, je constate.

La limite des livres papier est la seule disponibilité des arbres pas l'évolution technologique. Ceci dit, si les manuscrits de Tombouctou avaient été sur des tablettes, il aurait subi de les charger à nouveau. Ils n'auraient pas disparu à tout jamais.

Il ne manque que l'odeur du papier et de l'encre et le bruit des pages qui se tournent. C'est pourquoi parfois du Kindle je passe au livre papier qui dégage tant de sensualité, de volupté et de plaisir.

Revenons à ma lecture.

Dès les premières pages, je me suis laissée emporter par la narration. Un style précis, soutenu, écriture au scalpel, rien de trop, l'essentiel. J'ai aimé les touches poétiques, j'ai aimé l'humus littéraire toujours présent qui donne la force à l'histoire et sa légitimité.

Je me suis arrêtée sur le passage ou Thomas fiche en l'air le bonhomme, ou il y a le chien (il faut lire le livre). Je l'ai lu et puis relu et puis relu. J'étais épuisée de la précision de la scène. Je voyais le film se dérouler sous mes yeux. Film… au fait, j'espère qu'un metteur en scène, scénariste… s'appropriera ce livre. Il est fait pour devenir un film. Un film haletant, noir avec des personnages forts. Intelligence, rouerie, manipulation, amour, rivalité, rage, politique, informatique, pouvoir, banlieue,…

Et puis le 7 janvier est arrivé. Ma lecture a pris une autre dimension, mon angle de vu a été totalement bouleversé. La banlieue, les cités, sentaient le soufre, la mort, la désespérance, la révolte et encore beaucoup plus.

J’ai posé le livre, enfin le Kindle. Je l'ai éteint. Il m'aura fallu plusieurs jours avant de pouvoir reprendre mon souffle et de me réapproprier l'histoire. Thomas dont le parcours est tellement symptomatique de cette faillite française. Thomas. Un prénom bien lambda, alors que…

La rencontre, la destruction, la vérité révélée. Tout cela dans ce milieu du darknet ou chacun peut se perdre pour la drogue, les armes, le jeu ou simplement pour se retrouver avec ses amis à l'abri du regard de Big Brother. Et puis l'utilisation des bitcoins que jusqu'à maintenant dans ma grande naïveté je n'avais vus que comme un moyen de faire des profits rapides le plus souvent, ou comme une alternative aux paiements via HTTPS. Une sorte de grand jeu style Monopoly. J'ai depuis creusé un peu plus le sujet. Il me fait moins rêver. Mais j'aime bien cette idée de monnaie virtuelle.

Darknet - Charlie Hebdo - réalité - fiction - coïncidence, bien que les sujets soient totalement différents. Ne pas y penser ?

Un récit captivant, un univers méconnu. Une bien belle écriture, avec une parfaite traduction numérique, que rêver de mieux ? De continuer tout simplement.

Au fait, le livre s'appelle "Mauvais garçon", vous l'aviez deviné écrit par Laurent Bettoni. À découvrir si vous ne connaissez pas encore. Quant à moi, je suis très heureuse de cette rencontre. D'autres titres m'attendent.

Le défaut du Kindle ? Comment je fais pour ma dédicace ?

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mauvais garçon
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