le ciel est immobile

Le ciel est immobile

je le sens très colère

il n'aime pas que tu sois parti.

Tu avais mon âge

vous aviez le même pays.

Le ciel est immobile

mais qui a fait cette si grosse bêtise

de t'arracher aux tiens ?

Sur un autre continent

tu étais parti comme parfois

prendre la mer

prendre le vent

le temps d'une respiration

assouvir ta passion.

Le ciel est immobile

au-delà des nuages

c'est déjà le remue-ménage

tu retrouves des amis

tu retrouves la famille

ceux qui t’ont précédé dans cette grande immensité

en supposant qu' elle existe.

Il n’y a pas d'appâts,

dans cet au-delà,

pas de coryphènes, de bonites, de thons,

de marlins, ni d'espadons.

Le ciel est immobile

mais qui a fait cette si grosse bêtise

de t'arracher aux tiens ?

tes Pyrénées d'adoption, toi le transalpin, résonnent et t'appellent.

j'entends leur écho qui se répand comme une traîne.

je ne sais pas qui a décidé de ton départ,

mais je sais une chose

c'est que là où tu es désormais,

il y en a qui ont de la chance de t'avoir rencontré.

Comme ils vont être ébloui de ta passion des vins de toutes les couleurs

des superbes vins de chez toi qui pétillent à l'œil et au palais

tous leurs sens en émoi à l'évocation d'un risotto "al tartuffo"

ou d'un "salamino puro suino"

quelle belle compagnie pour ces nouveaux amis,

l'amitié, le partage...

le ciel est immobile

mais qui a fait cette si grosse bêtise

de t'arracher aux tiens ?

quant à nous, ceux d'en bas,

il nous reste des souvenirs et les larmes qui coulent sur nos joues éplorées.

nous aurions pu nous fréquenter plus,

on a toujours le temps

enfin c'est ce que l'on croit !

mais demain n'existe pas il est déjà trop tard.

Arrivederci Carlo

stammi bene dove sei…

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