TGV 9775
15h11DimancheLe soleil hésiteLa chaleur hésiteLes nuages hésitentLe ciel bleu hésiteJ'ai aussi hésitéPourquoi ?Pas de réponseEt puis je n'ai plus hésitéTrop tard, billet composté1ère classeTrois dans le wagon en ce dimanche d'août3 femmes De plus en plus difficile de préparer des bagages, pour un jour, un week-end ou plus.L'âge sans doutePlus les mêmes enviesUn nouveau voyage sans luiPourtant il m'a accompagné, est même monté dans le wagonEt a fait une petite pause dans les grands fauteuils à rayures de velours sombreIl n'est pas restéIl ne reste plus.15h11 le train s'ébranleIl est resté jusqu'au bout juste de l'autre côté du miroirDes bouffées d'hier me sont remontées à la figure, violentes, nostalgiques. Si lointaines et si proches.
Te souviens-tu ?Te souviens-tu de tout ce temps, de tous ces départs, ces arrivéesMoments de joie, de tristesses infiniesNos séparations pour des durées inconnuesChaque jour de séparation étant une douleur extrêmeTe souviens-tu ?Je suis persuadée que tu y pensesTa main ne tient plus ma mainMais tu es là de l'autre côté de la vitreJe ne t'entends plusMais je te vois comme un refletUn reflet d'aujourd'huiUn reflet d'hierLe train est calmeJ'aimePas de schtroumpfs qui hurlentPas de chienTrois dames d'âge incertainLes vies sont passéesElles ont laissé des souvenirs sur nos visagesIl reste un peu d'énergie et de l'espoir Un peuNe plus me contrarierMe laisser vivreMe faire plaisirMême si la valise est ventrueLe plaisir de ce qui la remplit n'a pas de prix
Te souviens-tu comme je t'aimais ?Te souviens-tu comme tu m'aimais ?Enfin c'est ce que tu disais et je le croyaisPourquoi le temps fait-il tant de ravages Et pas seulement sur les visages ?Le train roule de plus en plus viteDéjà la campagne nous accompagneJe vais ouvrir mon frappuccinoEt attaquer la panacotta Pour essayer de t'oublierLe temps d'une semaineLe temps d'un joli moment entre copinesUn temps de vacances La tête dans les nuagesAvec le Mont Blanc pour témoinIl n'y a vraiment qu'à laisser faireEt profiter des bons moments à venir.
Te souviens-tu ?Nous n'avions pas vingt ansC'était il y a des siècles Que les siècles filent vite parfois !