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Publié par fuzzybabeth

Y’a pas que des réverbères, des dalles, du béton,

Dans mon pays il y a de la lumière, celles des étoiles qui scintillent au dessus de ma tête le soir. Cassiopée, la Grande Ourse, elles me sourient. Des étoiles filantes se mêlent au spectacle. Jamais je ne les atteindrai. Elles sont si loin de moi, au delà de toute limite, au delà de mes rêves. Elles sont pourtant dans mes rêves. Et lorsque je ferme les yeux je les vois encore derrière mes paupières

Y’a pas que des réverbères, des dalles, du béton

Dans mon pays à moi, il y a des tapis verts : de l’herbe. Ici une petite herbe qui pleure, je vois la petite goutte de rosée. Elle est triste comme moi car je vais la quitter. Elle craint un peu l’inconnu. Elle a peur de se faire piétiner ou arracher.

Dans mon pays à moi, c’est l’automne. Le cœur gros, je mitraille, je me fais des souvenirs légers.

Je veux garder les petites feuilles dans ma tête. Celles du noyer en branches serrées sont déjà noires. Elles portent le deuil.

Les feuilles du sumac s’amoncellent en petits tas. Rouge de feu, leurs feuilles longues sont recroquevillées. Elles aussi cachent leur tristesse.

Ici, un champignon à moitié dissimulé sous une autre feuille de noisetier. Là, une figue qui montre encore fièrement son vert vernissé.

Plus loin, les pommes gisent par terre. Elles sont meurtries. Elles ont déclaré forfait. Les petits vers commencent leur travail. Bientôt il n’en restera plus rien, même pas un petit trognon.

Les pieds s’enfoncent dans la terre. C’est presque l’hiver dans mon pays.

Sur le vieux tronc du pêcher, le lierre s’est agrippé. Des myriades de petits gendarmes rouges et noirs poursuivent leur incessante ascension vers je ne sais où.

La dernière rose de mon jardin m’offre son frêle bouton rose tendre.

Les poires résistent. C’est encore leur saison.

Dans mon pays, les grosses pierres sont recouvertes d’une jolie mousse verte. Pas de graffiti pour les souiller.

Les escargots vont à leur rythme sur les petits chemins. 

Oh ! Je vois là bas une pâquerette seule. Il n’y a pas de béton chez moi. Enfin celui là. Je vais le quitter. Alors, il me restera le béton, les dalles de la ville.

Il faudra que je fasse travailler mon imagination. C’est pourquoi  j’ai fait beaucoup de photos pour ne pas oublier tous ces jolis moments toute cette petite vie au ras du sol de ma campagne

 

titre : extrait de : les grands ensembles de Benjamin BiolayP1050189.JPGP1050249.JPG

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