un frisson
Une poussée d'adrénaline. Mon avenir, par petites touches, s'éclaircit. Je vois des lueurs d'espoir. Je vois des couleurs de bonheur, chaudes, chaleureuses, amicales. Je vois un peu plus clair. Le brouillard s'échappe doucement, ce n'est encore qu'à la petite cuillère, le chemin sera encore long et tortueux, comme moi.
Depuis quelques jours des moments de bonheur sont plus visibles. Tel un accidenté, petit à petit des sensations reviennent. Doigt après doigt, instant après instant. Je sors un peu plus. Je vois des choses différentes, je reprends goût à certaines actions. L'envie revient. L'envie qui était enfouie au fond de moi, l'envie que je n'osais plus laisser s'exprimer. Je vais y arriver. Hier a été un grand moment.
Alors qu'en début d'atelier je me demandais ce que je faisais là parmi tous ces gens, des pas jeunes, certains encore moins jeunes que moi. Je n'arrivais pas entrer dans le sujet.
Je me disais que depuis toujours j'ai un rejet, le mot est trop fort, un problème avec l'histoire. Bien sur que je sais que c'est l'histoire qui a fait qu'aujourd'hui est aujourd'hui, mais je n'ai jamais réussi à m'intéresser complètement au sujet.
Je sais admirer les merveilles du passé. J'en ai besoin. Oui. J'aime voir des expositions. Je peste contre les révolutionnaires de tous temps qui sous des idéologies aveuglantes ont détruit des choses superbes. Je sais que beaucoup de gens en étaient morts mais qu'ils avaient aussi survécu grâce à leur travail. La répartition des richesses. Oui, et alors. Le ver de terre sera mangé par la poule, qui sera mangée par le renard. Et ainsi de suite. Tout est un ensemble, chacun se nourrit, plus ou moins bien de l'autre.
On vit, on meurt. On renait peut-être. Moi, je sais que j'étais tortue et je veux être réincarnée en tortue. Je me répète mais cette perspective me fait sourire. Ma petite urne de cendres : une tortue. Je n’aurai jamais de grande crémation comme en Indonésie. Dommage. Tu sens tellement la purification et la paix tout autour. Même si tu prends une petite flammèche sur le bout du nez !
Je n'aime pas la chronologie de l'histoire de France, je me souviens un peu de mes cours sur les étrusques, ces gens m'avaient fasciné. Et si c'était ce qui m'avait attiré justement dans une région étrusque en Italie. Bizarre.
J’ai aimé l'histoire de la seconde guerre mondiale. L'horreur absolue. J'avais cependant fait un joli dossier, illustré de photos couleur. J'avais eu une bonne note. Le matricule gravé sur le bras de mon prof d'histoire y était sans doute pour quelque chose.
J’ai compris hier que Socrate et Platon étaient loin de moi. Et comme je suis une incorrigible pragmatique, je n'arrivais pas à les relier à ma vie. Car, le maître mot de ma vie à part, "partager" c'est "relier". Relier les fils, les mélanger.
Une autre réflexion m'a beaucoup aidé. Une autre jolie personne, « en philo » elle aussi, qui entre dans ma nouvelle vie, à petites touches, m'a dit : "tu n'a pas de prise" en parlant de…. Oui c'est cela. Je ne lâche pas prise, mais je dois avoir prise sur les choses, les évènements pour avancer. Parce que ceci me porte, me permet de me sublimer, de me grandir. Pas par égo, mais pour exister tout simplement.
Je sais, j'ai du boulot à faire. Déjà j'identifie. C'est beaucoup.
C’est un peu l’illustration de la phrase qui m’avait bouleversée, il y a quelques jours, je ne sais pas vraiment de qui elle est, mais elle est, et elle me va très bien :
« Le bonheur nait de la volonté et du désir d'être utile a autrui .
Décidément la philo, autre sujet me travaille. J'avance doucement. Hier une petite porte s'est déverrouillée, j'ai pu relier des évènements, j'ai pu relier des moments. Lacan s'est introduit, comme un intrus, dans notre atelier et à ce moment là il s'est passé quelque chose en moi. Dali m’est apparu en image.
En rentrant à la maison, je me suis précipitée pour en savoir un peu plus. J'ai appris qu'il était "bélier", moi c'est mon truc le bélier, comme moi, l'aimant qui m'attire et qui me repousse. Je suis trop comme eux. Leur détermination, leur entêtement, leur volonté, leur attitude jusqu'à la rupture, jusqu’à l’absurde, c'est moi aussi. Il n'y a pas que cela dans la vie. Mais pourquoi suis-je entourée de béliers. Et ce mec c'était çà au départ. Je m'en fous des autres, j'y vais, je suis allumé, intelligent. Après on peut discuter de sa pensée. Mais pas avec moi, pas encore, j'en suis incapable à ce stade de ma réflexion. La forme m'a plu. Pour le fond, il me faudra un siècle à mon rythme de tortue pour aller plus loin. Qu'importe, cette petite porte, une de plus, qui s'est ouverte me fait un bien fou. Je vais être sage et j'écouterais Platon et Socrate. Je sais que mon oreille ne sera plus jamais la même. Qu'est-ce que j'aime çà !!