La plume et le plumier
Vendredi 6 mai. Il faut profiter du temps qui nous est donné.
C’est ma nouvelle philosophie. Pas toujours facile, mais j’essaie de me rendre heureuse, de nourrir ma vie.
Une copine, un déjeuner sympa, la maison de Chateaubriand, l’arboretum, les parcs. Journée à flâner, deviser, papoter. Rien de particulier mais de la bonne humeur, de l’amitié, de la gaieté. C’est déjà énorme !
Et puis, le petit plus qui m’a fait chavirer le cœur. Les larmes n’étaient pas loin…
Un petit tour à la boutique en sortant de la maison de Chateaubriand.
Un détail ne pas y aller avant fin août, la maison est réquisitionnée pour une exposition dédiée à Madame Geoffrin, très intéressant, mais très sombre, et adieu meubles et vue sur le parc !
Je vois des grandes plumes de toutes les couleurs avec à leur bout un stylo. Tilt. J’en veux !!
Je choisis les plus belles, enfin deux, une pour moi et une autre à offrir, d’un joli bleu profond. Et je parle, atelier, écriture, plume, tortue etc. Rien ne se passe et pour cause.
Je paie. On sort de la pièce. En sortant, un jeune homme brun, sensiblement de l’âge de mon fils, nous interpelle.
« Vous cherchez des plumes ? »
« Oui, euh, non, j’en ai trouvé » et d’insister.
La conversation prend forme.
« Si vous voulez je peux vous en donner une »
« « ???? »
Le charmant jeune homme, dont j’ignore et le nom et la fonction, avait participé au vernissage de l’exposition et avait deux plumiers et une plume blanche dans un petit sac.
« Il me tend le sac, et me dit : « je vous les donne »
« Vous me les donnez ? »
On est sot parfois.
Etc.
Mon cœur fut tout chaviré, je lui ai fait un bisou sur la joue, et voilà une plume qui m’a mise en émoi toute la fin de la journée.
Quelqu’un avait entendu et surtout écouté.
Les rabat-joie diront qu’il ne savait pas quoi en faire, et que peut-être, il avait mis un âge plus jeune sur la voix ! Et alors.
C’est moi qui ai eu la plume.
Merci à lui
www.maison-de-chateaubriand.fr