je cours
Je cours,
Je cours vers le plaisir, le plaisir de te voir, le plaisir de te retrouver.
Je cours, je cours, je traverse des prairies, de grands champs rouges de coquelicots, jaune de colza.
C’est l’été. Le soleil inonde la plaine, blondit mes cheveux, un vent léger les soulève doucement comme un duvet doux d’oison à peine sorti du nid.
Je cours, je chante un brin de blé aux coins des lèvres.
J’aime cette liberté, celle de l’été, du temps libre, de l’espace, de l’espoir, de l’avenir.
Je cours, mes pieds sont soulevés du sol. Je me sens légère comme jamais auparavant.
Je cours, je t’aime. Je le crie au vent, au ciel, au soleil et aux nuages.
Je cours, je t’aime. Je ne doute même pas de ton amour. Je suis convaincue qu’il est déjà éternel. Je cours vers tes bras qui bientôt vont m’envelopper.
Je cours vers tes baisers qui vont m’emporter. Je cours, j’ai accéléré le rythme, je ne vois plus ni les coquelicots, ni le soleil. Je ne vois plus que ta silhouette encore si fragile à l’horizon. Je ne vois plus que le contour de ton visage, tes cheveux bruns. J’imagine ton sourire. Mais, tu ne cours pas ? Tu es immobile. Pourquoi ?
Le réveil vient de sonner et me tire brutalement de mon sommeil. Je me lève, je cours vers une nouvelle journée, une nouvelle attente de toi.
Dis quand reviendras-tu ?