c'est beau
31 décembre 2012
C'est beau
Je ne sais pas précisément ce qui est beau
Mais il y a quelque chose de beau dans l'air
Et pourtant le ciel est plombé
Et pourtant il parait que c'est jour de réveillon
Je commence à comprendre la dérision des choses
Déjà, j'ai franchi un pas énorme en fêtant Noël autrement
Muriel avait ouvert la voie
Je sentais qu'elle avait raison
J'ai compris
Se détacher du poids des traditions
Des : il faut que, je dois...
Je le fais beaucoup
J'ai encore un long chemin avant le détachement
Enfin, je commence à mettre des mots et des actes sur des sensations jusqu'à maintenant confuses
Être soi dans la joie
Je raconterai Montpellier pour qu'il me reste une trace de ces journées ouvertes telle
une parenthèse de plénitude et de bien-être
pour qu’un jour il sache mieux, s’il le souhaite.
Les heures de balades, les genoux qui hurlent, les jambes qui renâclent et qui en fin de compte exultent de bouger, de vivre, d'exister.
Je raconterai Antigone, Comédie, Polygone, Saint-Roch, les marginaux, les chiens qui rythment la vie de cette ville, bousculée entre audace, modernisme et tradition, le train un jour de Noël et
tant de petits moments aussi doux qu'un roudoudou.
J'ai retrouvé des lieux que j'avais déjà arpentés de façon éphémère, je n’avais pas oublié, j’en suis très fière.
Mon palais s'est empli de saveurs du monde entier et d'un zeste de tradition, le 24.
Bref !
C'est beau.
c’est beau ce matin,
Une orchidée, en garde, que j'ai bousculée et qui vient d'ouvrir une fleur blanche.
Mon fils rentré hier soir heureux d’un très beau resto à Paris c’est beau
le livre que je lis, un des quatre ou cinq en cours, un polar irlandais
il était là il m’attendait.
Un délice,
encore un mec défoncé
encore un mec d’une générosité sous-jacente
encore un mec qui pense, et qui dit de jolies choses
qui me ressemblent
une écriture, un peu hachée, un peu simpliste, et pas du tout en fin de compte
une vigueur de plume, pas simpliste, une simplicité, une efficacité redoutable
l’Irlande, le whisky, les pubs, une morte, des morts et des interrogations, des complicités, de l’amitié, de l’amour
… à l’état brut
“rough” et tendre
le chaud le froid
tout et son contraire !
“Même quand je n’ai pas vu ma famille depuis longtemps... comment se fait-il qu’ils arrivent toujours à me mettre en rogne ?”
réponse :
“c’est eux qui ont créé le point sensible” **
il y a tellement de vrai dans ce livre
et la rose, et la tombe et la poétesse
voilà, il y a une telle poésie dans ce bouquin
que ce matin, je trouve que tout est beau
il faut que je fasse vite
car je sais qu’il me faut peu pour basculer
et d’un coup trouver tout laid
pour l’instant je savoure, je déguste
comme d’habitude, mon bol de thé me réchauffe
je suis bien
la vie et son quotidien peuvent attendre encore un petit temps ou un longtemps.
je suis heureuse d’être là, comme çà à ce moment-là
** Ken Bruen (delirium tremens)