à cause de
A cause de mon mauvais caractère, de mon intolérance, de mon indifférence, j’ai perdu tous mes amis. Petit à petit, ils s’en sont allés. Je n’ai rien fait pour les retenir. Je n’ai pas su trouver le courage, trouver les mots nécessaires pour qu’ils me restent. Pour qu’ils restent mes amis. J’aurais aimé qu’ils insistent, j’aurais aimé qu’ils aient le courage de me dire que j’étais vraiment invivable, qu’ils en avaient plus qu’assez que tout tourne à la tragédie. Tout avait commencé par des signes de maladresse. Je cherchais à retenir leur attention, voire leur amour. J’étais un peu brusque, je me disais qu’ils feraient quelque chose, qu’ils ne m’en voudraient pas.
Quelle erreur ! Les amis sont fragiles eux aussi. Tout ne peut pas être à sens unique. Il faut savoir échanger. Il faut savoir faire des concessions, il faut savoir s’avouer tout petit. Il faut savoir mettre son orgueil dans sa poche. Il faut savoir prendre son temps.
Le moment venu la récompense sera là, les amis reviendront. Leur sourire de nouveau illuminera leur visage et remplira mon cœur de bonheur.
Pour l’instant, c’est un peu la déroute, le temps de la reconstruction va commencer. En attendant, je vais, les mains dans les poches arpenter, les rues tristes, humides et automnales de cette banlieue si peu souriante.
Ailleurs, au soleil, la vie serait peut-être plus facile. Pourquoi pas ? Mais je suis ici pour un long moment encore. Patience.