"J'aurais voulu te dire" ....
tant de choses, mais, hélas, le temps m'a manqué.
J'aurais voulu te dire que je t'aimais ; je t'aimais pour tout ce que tu m'apportais : ton regard éclairé sur les êtres… éteints, tes écrits
mi-révoltés, mais si spontanés, du genre de ceux qui mordent l'intérieur,
tes paroles qui cherchaient plus à apaiser qu'à révolter. Mais hélas,
tu es partie trop vite!
J'espère au moins que tu as emmené ton stylo et ton carnet afin que nous puissions te contacter. Sinon, ce n'est pas grave, on se contentera de ton silence : " pas de réponse, bonne réponse" dit-on.
As-tu fait de nouvelles connaissances ? sûrement, car tu aimes parler.
As-tu programmé de nouveaux voyages ? voyages au-delà des mers,
au-delà des montagnes, au-delà de tout, là où l'infini est fleuri à longueur d'année, là où l'on ne peut aller à pied : sacrée randonnée ! Mais, n'aies crainte, je suis motivée, je vais m'entraîner à longueur de journée, et, promis, je te rejoindrai, mais je pense que tu devras patienter car je ne suis pas pressée!
Ode
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Mon endroit préféré
Mon endroit préféré, cet endroit que j’ai enfermé derrière cette porte à l’aide d’un cadenas est là depuis des années.
C’est mon jardin secret.
Personne ne peut y entrer.
Un jour, peut-être, ouvrirais-je la porte, qui sait...
Mais en attendant, il est là et est préservé de toute intrusion.
« Mais qu’est-ce donc ? » me demanderez-vous.
Je voudrais bien vous répondre, mais comment vous dire... c’est un jardin secret et pour qu’il le reste, je ne peux rien dire !
Il me fait du bien, je lui fais du bien.
Il est là.
Il m’apaise.
Je lui parle, je me confie à lui, il connait tout de moi.
Et ce beau et vieux cadenas en est le gardien à jamais... ou presque !
Sophie
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Mon endroit préféré n’a même pas pu rouiller. Le lieu de mon enfance, de mon adolescence. Une barre. Des couloirs. Des portes. Des ascenseurs. Plus de deux cents appartements. Comme un paquebot, des coursives, des cabines, des hublots, des passagers et la vie qui grouille. Une fourmilière de souvenirs.
J’aurais voulu te voir vieillir, te voir te patiner, te voir rouiller comme un arbre en automne… mais non tu as été condamné.
Dans un coin de ma tête, de mon cœur, tu existes toujours. Tu fus le lieu de tant de rencontres, de découvertes, de premières fois.
Théâtre de ma traversée de l’enfance à l’âge adulte. De l’innocence, de l’insouciance à la dure réalité. Après la mort de mon père nous avons quitté le navire. Quelques années plus tard, tu fus condamné, condamné à la destruction.
Plume de chat
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Une de mes saisons préférées, ou plutôt MA saison préférée est l’automne.
J’aime ses couleurs brunâtres.
J’aime ses odeurs enivrantes.
Je parcours souvent la campagne, le matin, pour aller dans le verger d’à-côté.
Je peux tout à loisir ramasser des pommes tombées. Oui, le voisin m’a autorisée à en prendre, à condition qu’elles ne soient pas dans le pommier !
J’aime bien y aller à cette heure matinale. Je suis seule au monde.
Je peux chanter à tue-tête sans gêner qui que ce soit.
Tout est endormi.
La mousse aux pieds des arbres, avec la rosée, est magnifique et délivre un parfum divin.
Puis, après ma séance de maraude déguisée, je m’en retourne à la maison, cette maison de campagne que j’aime tant, où j’ai des tonnes de souvenirs, qui est couverte de lierre, où j’ai bu pour la première fois du vin avec papi.
Cette maison d’antan remplie de tendresse et toujours accueillante.
Cette maison, berceau de mon enfance, qui est toujours là et qui sera toujours là, malgré les absents !
Sophie
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Des cœurs… au cœur des corps…
Des cœurs qui battent, se battent, se débattent, s’agglutinent comme des petits fruits en grappes
Des cœurs secoués de spasmes, joyeux, graves et violents, les spasmes de la vie
Des cœurs gorgés d’amour, parfois gonflés de haine, débordant de miel et de vin, une douceur amère…
Des cœurs comme des jardins
Comme des fleurs au creux des corps.
Plume de chat
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L’été en octobre
L’été en octobre, et bientôt, peut-être, l’hiver en août !
Oui, cela fait pas mal d’années déjà que les saisons font ce qu’elles veulent.
Il y a quelques années, ou je peux même dire au siècle dernier, quand j’étais bien jeune, il y avait de la neige en bas de chez moi l’hiver. C’est comme cela que je savais que c’était l’hiver, mais aujourd’hui... cela ne veut plus rien dire.
Cette année, en août, il m’est arrivé de mettre des pulls, et aujourd’hui, en octobre, je suis en tee-shirt dans la rue !
Mais où va le monde ?
Sophie
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On marche sur la tête, l’été n’en finit pas.
Il ne veut pas partir alors il reste là.
Du soleil, du soleil, du soleil, encore et encore, en voici, en voilà.
Mais les feuilles roussissent et les figues mûrissent.
Mais les branches se dénudent et les herbes jaunissent.
C’est l’été en automne ou l’automne en été.
On se sent décalé.
Le monde est renversé.
Plume de chat
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J’ai tellement cru...
J’ai tellement cru que c’était la fin, que j’étais arrivée, mais non !
Cette côte n’en finit plus !
Je suis partie avec mon sac à dos rempli de victuailles pour déjeuner en haut de la montagne, mais plus je me rapproche de ce haut, plus il me parait loin, inaccessible, et je sens la faim qui me tiraille le ventre.
Mais je ne cèderai pas ! Tant que je n’aurai pas vu le haut de ce haut, NIET ! NEIN !
Alors, je monte je monte, telle la « petite bébête », mais pour le moment, je ne suis pas près de redescendre comme cette foutue « petite bébête » !
Sophie
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J’ai tellement cru que nous pourrions changer le monde, qu’il n’y aurait plus de pauvres, d’isolés, d’ignorants, de méchants. Que tous les hommes, main dans la main, allaient construire un radieux demain. Qu’il n’y aurait plus de guerre, de famine, de misère. Que tous, nous pourrions nous promener sur terre, nous inviter, nous rencontrer, nous mélanger, tous échanger.
Mais ce n’est pas d’actualité. Ce n’est pas la réalité.
Mais je voudrais encore y croire, je voudrais tellement encore y croire.
Plume de chat
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L’automne...
L’automne, j’ai tellement écrit sur l’automne, j’ai tellement à dire sur cette saison.
C’est la saison où l’on commence souvent à faire des feux de cheminées, avec le bois que l’on a commandé en stères.
C’est aussi la saison où l’on peut ramasser des châtaignes que l’on va pouvoir faire cuire à la poêle.
C’est la saison durant laquelle j’aime aller en forêt pour ses odeurs, où je m’assois souvent avec un carnet, un crayon et une gomme pour écrire. Oui, ces trois objets sont toujours avec moi, pour le cas où j’aurais quelque chose à dire ou plutôt à écrire.
Et je n’ai pas tout dit, mais c’est bientôt l’heure de la fin de l’atelier, alors j’arrête là.
Sophie
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