une figue
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Il y a quelques années j'étais prête. Le temps est passé. Le nid s'est rempli de nouveau. C'est là qu'il y a quelque chose qui s'est passé... et qu'il est difficile d'effacer en un coup de gomme, en un changement de trousseau de clefs !
Mal, très mal, comment faire comprendre que ce n'est pas pour moi, mais que justement je suis dans l'empathie de l'autre et que je voudrais le meilleur pour lui. Il le sait. C'est déjà énorme. Hier, il est venu retrouver la chaleur douillette de son lit d'avant. Je n'ai pas aimé, mais j'ai accepté, je comprends. Je ne suis pas du genre à foutre un coup de pied au c... mais plutôt à accompagner, cela me coute très cher, heureusement la petite boite verte est là. Je sais que ce n'est que passager et que tout va s'arranger, en attendant, les passages initiatiques sont douloureux à partager. Je n'aime pas les regards tristes de ceux que j'aime. Un si joli sourire sur son visage est tellement beau et tendre à regarder. Je ne suis pas vampire, je ne suis pas possessive, certains se trompent. J'ai lu, j'ai beaucoup lu, je pourrais aller voir un psy. C'est un conseil que l'on m'a donné, j’y avais pensé toute seule. J'ai les questions, j'ai les réponses, présomptueux ? Même pas ! quand quelqu'un se noie, qui se retourne pour ne pas le voir ? Pas moi, pas dans cette situation en tous cas. En même temps, il y a de la joie quelque part, il faut la faire jaillir, il faut la faire vivre... alors je serai heureuse, et je pourrai enfin quitter le pyjama en pilou, et vivre ma vie enfin pour moi, la longue parenthèse de l'enfant roi sera fermée. Ce n'était pas encore le cas hier soir. J'attendrai, je ferai au mieux...
j'avais déjà investi la salle de bain, ce matin je l'ai partagé de bonne ou de mauvaise grâce. J'avais déjà investi la chambre, même topo...
Quand une page est tournée, elle est tournée, et ce qui est compliqué c'est que cette page se rouvre sans cesse. Comme une plaie sur laquelle tous les jours tu verses du vinaigre alors que tu voudrais qu'il n'y ait que du miel pour calmer la douleur. Et pour le coup je n'y suis pour rien.
Un article, comme quoi le hasard... vient de tomber sous mes yeux... je n'ai rien appris, je savais... entre savoir, pouvoir, faire, lâcher.... il y a des gouffres, je suis au milieu du gué, tout n'est pas perdu... et puis avec un peu de soleil encore et encore, je pourrai croquer dans la figue à pleine bouche, laissant le sucre me dégouliner le long des doigts. Ce sera mon plaisir égoïste et réconfortant. En attendant, d'autres mots m'attendent, la clepsydre est en marche, le temps presse, je retourne la rejoindre au pays des myrtilles loin du pays des figues...
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