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Publié par la tortue à plumes

Et soudain j'éclate de rire
en levant  la tête de l'ordinateur
pour une respiration 
tandis que j'écris
sur la traduction
sur l'importance de traduire
sur l'invisibilité des traducteurs
bref un sujet sérieux
qui me fascine, m'inspire
et parfois même m'exaspère
 
je regarde mon salon
il est à mon image
spontanément l'expression
la maison à l'envers
prend tout son sens.
 
alors, non, ma maison est très sage
austère, même, vue de l'extérieur
qui contraste avec les pavillons
aux toîts de tuiles à deux pentes.
 
chez moi pas de pente,
juste un parallélépipède
et ses nombreuses fenêtres
entouré de verdure,
une sorte de container,
le surnom que je lui donne,
posé sur un petit terrain
en centre ville 
 
un toît terrasse inexploité
pour ne pas revivre le cauchemar
de 1999 et la tempête 
qui avait emporté le toit de la maison briarde.
 
le vent est devenu mon cauchemar,
une feuille qui bouge et je tremble
un orage qui s'annonce et j'angoisse
 
seul le vent à petites doses 
et toute petite vitesse
au bord de mer me rassure
 
je regrette, c'est certain, l'absence d'un grenier
comme ceux de mon enfance
où j'adorais grimper
pour me faire peur
pour rêver
et pour découvrir les trésors cachés
 
il y avait le grenier de mes grands parents
il y avait le grenier de mon oncle et de ma tante
 
Le même grenier,
des maisons jumelles
des toits à deux pentes
comme par hasard !
pour l'un on accédait par la cuisine directement
il y faisait chaud l'été
et j'aimais y grimper par l'escalier de bois qui crissait
sous mes pas de petite fille
pour une seule et unique raison : 
les parfums…
oui, les parfums des prunes qui séchaient
et qui bientôt seraient pruneaux
comme je les aimais,
j'étais une petite fille curieuse et fascinée 
par la nature et déjà les odeurs.
 
je m'asseyais sur le parquet brut
je regardais, je sentais,
les pruneaux encore moelleux
et luisants étaient étendus
sur de grands sacs de jute.
je m'en souviens comme si c'était hier
et… je craquais, 
j'en prenais un, puis deux, puis…
et je les savourais.
Est-ce pour cette raison qu'il y a toujours
des pruneaux à la maison ?
 
alors, je redescendais dans la cuisine
et Jeanne, ma tante, 
dont j'adore le prénom,
me préparait mon goûter : 
du  pain frais, du beurre
du chocolat noir
qu'elle râpait sur la tartine
 
comment oublier ?
 
dans la maison de mes grands-parents,
ça sentait très bon aussi
les grands parfums étaient omniprésents
"dans la nuit"
"l'air du temps"
qui servaient à nettoyer les carreaux
c'était un autre temps !
se mêlant aux effluves
des gros savons de Marseille
bien carrés qui séchaient, 
alignés comme des petits soldats,
dans un haut de placard de la cuisine.
 
Me voici encore partie dans mes souvenirs
que c'est bon…
ça sent si bon l'enfance !
mais très loin de la traduction
 
et pourquoi "j'éclate de rire" ?
ceci est une autre histoire
à venir
ou pas…





 

photo de couverture : la maison à l'envers (Futuroscope)

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