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Pour lui être encore plus agréable,
j'ai ourlé mon bord, d'un large filet rouge assorti à ses lèvres.
Lorsqu'elles s'approchent pour boire le liquide chaud et ambré,
des frissons parcourent mon corps de faïence.
Elle me caresse de ses doigts enjoleurs,
volupté du matin, qu'elle fait durer…
Pourtant, je sens que quelque chose ne va pas bien,
inquiet et morose, mon avenir est incertain.
Je me trouve plutôt en belle forme pour un vieux bol,
rien de grave, juste une micro-fêlure au pied,
et une grande balafre noire thé zèbre mon intérieur.
Tout irait bien, mais elle a décidé que j'étais devenu terne,
et peut-être néfaste pour sa santé.
Mon rêve était qu'elle me lave de ses mains
au lieu des jets agressifs du maudit lave-vaisselle !
Je vous le dis, on n'en serait pas là !
je brillerais encore de tous mes feux.
Dans un hypermarché briard, une autre partie de sa vie,
elle avait craqué pour mon air rigolard
et mon "bonjour" qui la mettait de bonne humeur.
Je l'ai suivi dans ses déménagements,
sans jamais me blesser,
mais l'idée de me retrouver, tel un vulgaire détritus,
dans le container marron m'est insupportable.
Je préfèrerais me suicider et me rompre en petites tesselles,
si mon destin devait basculer
et comme je ne peux pas compter sur mes potes de placard
pleutres comme ce n'est pas permis
je serai seul pour m'en sortir
si seulement elle voulait bien me garder…