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Tout est possible en ce bas monde, même la mort de mon poisson rouge. Depuis le temps que je partageais sa vie, je le croyais éternel. Jamais un mot plus haut que l’autre. Une vie simple dans son aquarium carré. Ses journées rythmées par le bruit du filtre et la douce lumière de l’éclairage.

Impassible aux rumeurs et aux humeurs extérieures. Il nageait de long en large, sa longue queue toujours en mouvement. Une longueur de bassin, et hop demi-tour pour rejoindre l’autre rive. Arrivé au bout, il repartait. Il avait déjà oublié d’où il venait et où il allait. Le matin pourtant il attendait sa pitance. Et, si par malheur, j’oubliais, il savait se faire entendre. Une montée à pic au ras de l’eau et un petit bruit sec de son bec me faisait comprendre que j’avais oublié les flocons multicolores. Alors, je le priais de m’excuser. Il guettait les flocons dans leur chute légère vers le fond du bocal. Bientôt il ne resterait rien.

Tout est possible même mon attachement à ce petit animal visqueux, peu câlin, au regard morne et à la mémoire de poisson rouge.

Des années, il aura partagé ma vie, arrivant parfois à me calmer lorsque j’étais énervée. Au départ, il devait faire diversion au bureau. Il n’est jamais parti de la maison.

Ce matin, je n’ai pas oublié les flocons. C’est l’hiver. Je n’ai pas allumé le néon. M’étonnant de ne pas l’entendre, j’ai alors allumé, je l’ai vu allongé sur le flanc. Mort seul dans la nuit. Il n’était pas malade, juste vieux. Adieu Gaston.

Tout est possible, je ne perds pas le sens pratique, je vais aller me faire rembourser du stock de nourriture acheté la veille pour rien.




Tag(s) : #ATELIER ECRITURE Colombes
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